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Neuf milliards d’humains arpenteront la Terre en 2050, selon les récentes projections des Nations-Unies. Un horizon très inégal selon qu’on loge au sud ou au nord de notre planète.

Des chercheurs québécois viennent de cartographier l’évolution démographique des populations humaines selon leur vulnérabilité au climat. Les pays du Sud en souffriront le plus, particulièrement en Afrique.

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« Cette cartographie n’est pas fataliste ni déterministe, car les hommes montrent souvent une grande résilience et un grand sens d’adaptation, mais elle donne un bon indice de ce qui risque de se passer », nuance Jason Samson, l’actuel expert sur la biodiversité au Consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques Ouranos.

Ses calculs s’appuient sur un index de vulnérabilité aux changements climatiques calculé selon le type d’agriculture, la disponibilité en eau, la prévalence de maladies, la montée des eaux et même les événements météorologiques extrêmes du pays.

Ainsi, bien que la grande région de Montréal et celle de Nairobi au Kenya montre actuellement la même densité de population – environ 3 millions de personnes –, elles ne présentent évidemment pas la même vulnérabilité au climat. Le chercheur prévoit une augmentation continuelle de la population montréalaise tandis qu’elle devrait décliner de la moitié à Nairobi.

Les plus populations vulnérables, comme celle de Nairobi, seraient aussi les moins responsables des émissions de dioxyde de carbone (CO2) « Nous en apportons ici la preuve scientifique », soutient le chercheur.

Il appuie cette démonstration sur la carte de vulnérabilité aux changements climatiques appliquée aux données d’émissions de CO2 de 122 pays – représentant 97 % de la population mondiale — issues de l’Agence internationale de l’Énergie. Résultat : les gros pollueurs sont généralement les moins vulnérables aux changements climatiques.

L’humanité à la carte

D’un point de vue environnemental, les changements climatiques influencent de manière importante le déplacement des espèces, leur reproduction et leur survie hivernale. Les « niches climatiques » risquent ainsi d’être bousculées dans un avenir proche.

« La relation avec le climat s’avère la meilleure perspective pour prédire les grands mouvements de population à venir. Ce qui est valable pour les espèces animales l’est aussi pour l’homme », affirme l’ancien doctorant au département de sciences des ressources naturelles de l’Université McGill qui a délaissé les castors en faveur des populations humaines.

Les hommes possèdent un grand sens d’adaptation et une grande complexité technologique leur permet de vivre sous la majorité des climats. Pourtant à l’échelle planétaire, la démographie humaine resterait majoritairement liée à des conditions climatiques favorables.

Ce qui nous ramène à la dichotomie Nord-Sud. Le manque d’argent et de technologie pénalisera ceux qui en auront le plus cruellement besoin. Les responsables du Nord seront-ils d’accord pour participer au financement d’un plan d’adaptation aux changements climatiques pour les pays vulnérables du Sud – une question énoncée à la 16e Conférence de Cancún? La question reste posée.

Les résultats de cette étude sont publiés dans une récente édition de Global Ecology and Biogeography.

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