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Pour échapper au réchauffement, les récifs de corail déménagent vers le nord. Non, ce n’est pas tout à fait un poisson d’avril. Certes, un récif n'a pas de pattes, mais les minuscules animaux marins qui, en se réunissant, forment un récif, le font désormais plus au nord qu’avant.

C’est une bonne et une mauvaise nouvelle. Si la disparition dramatique des récifs dans les mers tropicales est un des signes les plus visibles que les choses vont mal, leur « déplacement » est une bonne nouvelle, tant les récifs sont des écosystèmes indispensables à une quantité étonnante d’espèces.

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Ils seraient l’habitat de pas moins de 25% des espèces marines, selon leurs biologistes experts. Ils seraient, à leur façon, l’équivalent des forêts humides tropicales.

Mais ils sont aussi très vulnérables aux changements de température, et c’est de là que vient l’inquiétant phénomène du blanchiment des coraux (comme sur les photos) : plus la température des océans augmente et plus une algue (la xanthelle) indispensable à l’alimentation des coraux, quitte ceux-ci, provoquant ce blanchiment visible. Sans nourriture, le corail cesse de se reproduire et, si ça dure trop longtemps, il finit par mourir.

L’année 2005 a été particulièrement dévastatrice, dans l’Atlantique et dans les Antilles.

Pourtant, voilà que dans une recherche parue en février dans Geophysical Review Letters, le géographe japonais Hiroya Yamano, sur la base de 80 années de données sur les températures océaniques, écrit que quatre des neuf espèces de coraux de l’hémisphère nord ont « migré » vers le nord. L’une d’entre elles l’a fait à une vitesse moyenne de 14 kilomètres par année au cours des dernières décennies. Pour un corail, c’est drôlement vite.

Nature faisait remarquer il y a quelques semaines qu’un phénomène à plus petite échelle avait été noté en 2004 au large de la Floride (vers le nord) et de l'Australie (vers le sud).

Ça pourrait donc être une bonne nouvelle pour les coraux —d’autant que les quatre espèces qui se déplacent vers le nord sont sur la liste des espèces menacées. Toutefois, précise Yamano, tout déplacement de ce genre entraîne l'arrivée et le départ d'autres espèces, avec des conséquences imprévisibles.

Enfin, si ces chercheurs constatent que des coraux « migrent » vers le nord, aucune donnée ne permet de savoir si les nouveaux venus compensent pour ceux qui sont morts plus au sud.

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