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Philippe Denis porte avec beaucoup de fierté un sarrau un peu grand. Installé à une table sous la tente dressée devant le Pavillon Claire-McNicoll de l’Université de Montréal, il se livre à une expérience très colorée et quelque peu salissante.

Une mousse orangée jaillit de son tube à essai et dégouline sur ses gants suite à la réaction d’oxydoréduction obtenue en mélangeant du peroxyde, du potassium iodé et du savon.

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Du savon? « Les bulles de savon emprisonnent l’oxygène dégagé par la réaction », explique le jeune homme de 22 ans. L’étudiant de 4e année en pédagogie participe au Marathon de la chimie organisé par Andreea Schmitzer (voir cet autre texte). Cette activité, tenue dans le cadre des 24 heures de science qui se déroulait les 6 et 7 mai derniers, souligne l’Année internationale de la chimie.

C’est la première participation de l’aspirant prof de chimie au secondaire à l’événement de Science pour tous. « Cela permet de me pratiquer devant public. J’aime les expériences-chocs – je suis un fan des expériences de Yannick Bergeron, l’assistant du Pr Scientifix – et la chimie me permet de transmettre le goût des sciences aux jeunes », ajoute-t-il.

Fabrication de nylon, calculatrice alimentée au jus de citron… Pour leurs 14 activités, les 25 jeunes bénévoles du Marathon de la chimie ont misé sur le spectaculaire et l’interactivité. Les enfants de deux classes primaires en avaient les yeux tout écarquillés et la bouche salivante devant la fabrication des sorbets au jus et à l’azote liquide. Ils ont eu bien du plaisir à composer leur propre boisson fumante avec de la glace sèche.

Cette réaction de sublimation — du solide au gazeux – est couramment utilisée sur les plateaux de cinéma pour recréer une ambiance mystérieuse pleine de fumée. « Je suis ici pour enlever certains mythes chez les jeunes et les plus vieux. Beaucoup de gens pensent que chimie = toxique. C’est faux! L’eau, c’est une solution chimique », lance Kim Ly. La jeune étudiante termine sa 2e année de chimie et veut faire de la recherche. Elle désire inventer les produits utiles de demain ou développer de nouveaux procédés. « La chimie est partout, même au restaurant. Les inspecteurs alimentaires qui vérifient la salubrité des aliments font de la chimie », relève la jeune femme de 18 ans.

Dès l’école primaire

Dans le pavillon universitaire, il était possible de découvrir encore bien d’autres expériences. Plus artistique, la fluorescence de la chlorophylle sous l’activité lumineuse proposait aux audacieux de se prendre pour un Dali en herbe et de peindre grâce à la chlorophylle.

Les animateurs de Molecules of Life démontraient les différentes étapes de l’extraction de chlorophylle, du déchiquetage des épinards au dessin illuminé à la lumière noire. « La chlorophylle absorbe et réémet la lumière dans le violet », explique l’animateur Julien Dufour-Gallant.

Cet organisme jumelle un jeune chimiste et un artiste pour initier les jeunes du primaire à la chimie de manière ludique. « Ça permet de développer l’intérêt des enfants et montre que les sciences, ce n’est pas juste pour les bollés », s’exclame le jeune animateur. Les nombreux participants du Marathon de la chimie partageaient le même avis. Particulièrement ceux qui ont eu la chance de faire de la glue de couleur... et de jouer avec!

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