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Dommage pour l’ère glaciaire. Le Soleil s’apprête-t-il vraiment à réduire ses activités? Même si c’est le cas, ça n’aura pas autant d’impact sur le climat qu’un scénariste hollywoodien aurait pu l’espérer.

Le Minimum de Maunder, pour les intimes, est cette période pendant laquelle, à la fin du 17e siècle, l’activité du Soleil aurait ralenti, contribuant à ce que les historiens appellent « le petit âge glaciaire » (uniquement dans l’hémisphère nord, et des éruptions volcaniques y ont peut-être aussi contribué).

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Or, des physiciens solaires spéculent depuis peu sur la possibilité qu’on soit aux portes d’un tel « minimun ». Leur argument : les taches solaires sont anormalement « calmes ».

Rappelons d’abord que le Soleil passe par des cycles de 11 ans. À chaque sommet de ce cycle correspond un plus grand nombre de taches visibles à l’oeil nu, et une activité plus intense : il émet davantage de chaleur et de radiations. Nous approchons actuellement du sommet du cycle, prévu pour 2013. À l’inverse, lorsqu’il n’y a pas de taches solaires, le Soleil est « au ralenti ».

Mais il existe aussi des cycles plus lents, s’étalant sur des décennies, voire des siècles, et ceux-là sont mal connus, parce que nos observations sérieuses n’ont commencé qu’avec le télescope de Galilée, il y a 400 ans. Les indices de ces cycles sont également moins visibles : il faut arriver à voir sous la surface.

C’est ce type d’observations qui ont conduit Frank Hill et ses collègues à faire cette prédiction d’une période d’activité solaire réduite, qu'ils voient venir après 2020. Les mouvements de matière sous la surface et une décroissance des champs magnétiques autour des taches, les conduisent à conclure que le cycle actuel de 11 ans pourrait être le dernier avant un temps indéterminé. Leur annonce est survenue le 14 juin, pendant une rencontre de la Société astronomique américaine consacrée à notre étoile préférée.

S’ils ont raison (et comme on s’en doutait, des objections ont été émises) comment cela se traduirait-il sur le climat de notre planète préférée? Georg Feulner, un des experts des relations entre le soleil et le climat, rappelle sur le blogue Real Climate avoir contribué l’an dernier à une étude sur le Minimum de Maunder, qui avait pour but de calculer ce qu’un tel événement signifierait aujourd’hui. Leur conclusion : une baisse de 0,3 degré de la température moyenne sur Terre.

Ce qui est impressionnant dans un délai aussi court, mais insuffisant pour contrer le réchauffement planétaire actuel, puisque celui-ci pourrait se mesurer en degrés, et non en dixièmes de degrés, d’ici 2100 — si la progression des gaz à effet de serre se poursuit au même rythme. Dommage, ça aurait fait un bon film...

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