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Le hasard fait bien les choses. Alors qu’il travaillait sur un traitement pour contrer deux maladies parasitaires répandues en Afrique, un chercheur a découvert que le médicament qu’il utilisait pouvait être aussi efficace dans la lutte contre la malaria.

L’administration d’ivermectin, un médicament commun et peu coûteux, utilisé pour combattre la cécité des rivières et l’éléphantiasis en Afrique pourrait, grâce à ses propriétés insecticides, réduire la transmission de la malaria durant les épidémies saisonnières.

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Selon Brian Foy, chercheur principal de l’étude, publiée dans un numéro récent de l’American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, explique que l’ivermectin éliminerait les moustiques, vecteurs de la maladie, lorsqu’ils se nourrissent du sang des individus traités avec ce médicament.

Il a ainsi découvert que le nombre de moustiques, transmettant la malaria, aurait chuté de 79 % dans les villages du sud du Sénégal où se tenait l’étude, et ce, seulement deux semaines après l’administration du médicament. L’ivermectin, utilisé en Amérique pour combattre les poux de la tête et les vers du cœur chez les animaux, provoquerait la mort des moustiques en les paralysant en seulement quelques heures.

Il ne s’agit pas d’une cure contre la maladie, mettent cependant en garde les experts. Les individus soumis au traitement peuvent contracter la malaria. Mais comme le précise le biologiste au Collège de médecine vétérinaire et de sciences biomédicales de l’Université d’État du Colorado, « aussi longtemps que l’on pourra écourter la vie de ces moustiques, ils ne pourront transmettre la maladie à d’autres. »

Pour l’instant, une dose annuelle d’ivermectin est administrée aux habitants de pays de l’Afrique subsaharienne. Le chercheur estime cependant qu’un traitement plus fréquent procurait davantage de bénéfices. Peter Hotez, président de la Société américaine de la médecine et de l’hygiène tropicale, déclarait dans une entrevue accordée à Voice of America que cette découverte n’est pas moins que révolutionnaire. « Ces travaux démontrent ce que plusieurs chercheurs du domaine de la santé publique suspectaient, à savoir que les médicaments utilisés dans la lutte contre les maladies tropicales souvent négligées peuvent avoir des bénéfices collatéraux importants. »

Le scientifique en est maintenant à la recherche de financement afin que de passer à la vitesse supérieure de son étude, soit la détermination des dosages du médicament et éventuellement, les essais cliniques.

Cette découverte arrive à point. Un représentant de l’Organisation mondiale de la santé déclarait récemment, dans un numéro du magazine Nature , qu’une augmentation des niveaux de résistance des moustiques aux insecticides fabriqués à partir de pyréthrinoïdes est observée. Cet insecticide, en raison de son coût peu élevé, est largement utilisé en Afrique, notamment sur les filets de lit.

Chaque année, la malaria tue environ 800 000 personnes, principalement des enfants africains.

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