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Alors que des épisodes de canicule ont actuellement lieu dans le sud, le centre et l’est États-Unis – affectant près de la moitié de la population américaine, du Kansas à la Caroline du Sud — et que le mercure se maintient dans certaines régions depuis plusieurs jours au-delà des 100°F, plusieurs sont tentés de pointer du doigt les changements climatiques pour expliquer ces conditions météorologiques pour le moins exceptionnelles.

Mais comme le précise Jay Gulledge, chercheur principal au Centre Pew sur les effets des changements climatiques, au moment de la publication de son dernier rapport, « la confusion entourant les conditions météo extrêmes, incluant les inondations, les sécheresses et les canicules, vient du désir du public d’obtenir des réponses claires de cause à effet pour expliquer ces phénomènes et de la réticence des scientifiques à leur fournir. La question « les changements climatiques peuvent-ils causer un tel événement? » est une question qui n’a aucun sens scientifiquement. Elle ne prend pas en compte la définition du climat qui réfère à une moyenne dans le temps. »

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Et que disent les températures moyennes?

Le Centre national de données climatiques (NCDC), relevant de l’Agence américaine responsable de l’étude de l’océan et de l’atmosphère (NOAA), publiait récemment les normales climatiques pour l’ensemble du territoire au cours des trois dernières décennies (1981-2010). Un exercice auquel il se soumet à la fin de chaque décennie depuis les années 1920.

Ces normales climatiques, qui servent à décrire les conditions climatiques moyennes d’un endroit donné — les températures normales minimale et maximale par exemple — sont calculées à partir de données recueillies dans près de 7 500 stations météorologiques dispersées dans tous les États américains.

Calculées sur plusieurs décennies, les normales climatiques sont utilisées par les climatologues pour étudier les tendances climatiques, incluant les changements climatiques. Les météorologistes les utilisent aussi pour décrire, lors des bulletins météo, les variations de température observées. Elles servent également à prédire la consommation d’énergie et à fixer un prix de base par les compagnies d’électricité.

Selon le NCDC, la compilation des données de température, recueillies au cours de la dernière décennie, indiquerait une augmentation de 1,5ºF, comparativement à celle des années 1970. Une hausse suffisante pour augmenter la normale climatique d’environ 0,5ºF pour la période 1981-2010.

Les changements les plus notables seraient : la température moyenne minimale en janvier où une hausse de 4°F a été observée dans certaines régions du centre nord des États-Unis et la température moyenne maximale en juillet qui s’est légèrement rafraîchie dans les États du centre et du nord-est alors qu’elle est légèrement à la hausse presque partout ailleurs au pays.

Alors que plusieurs n’hésitent plus à pointer les effets des changements climatiques pour expliquer cette hausse des normales climatiques, d’autres remettent en question l’utilité même de ces données et minimisent cette hausse de 0,5°F.

De son côté, la NOAA précise que les normales climatiques n’ont pas été conçues pour évaluer les changements climatiques à long terme. Des changements notés entre une décennie et la suivante – comme c’est le cas maintenant — fournissent néanmoins quelques preuves des effets des changements climatiques.

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