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Même les pessimistes ont tendance à être... optimistes: demandez à quelqu’un d’évaluer ses chances —réussir son mariage, gagner au casino— et elles seront systématiquement plus élevées que ce que révèlent les statistiques. Se brasserait-il quelque chose dans notre cerveau pour expliquer ça?

C’est d’autant plus plausible que, comme les psychologues l’ont noté depuis longtemps, les gens ne font pas que surestimer leurs chances... ou sous-estimer le risque (celui d’avoir un cancer ou un accident, par exemple). Même quand on les informe de ce que sont les véritables statistiques, cela n’altère pas leurs «prévisions».

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Des neurologues tentent donc depuis quelques années de mesurer «l’empreinte» laissée par ces lunettes roses dans notre cerveau, et ils commencent à obtenir des résultats instructifs, raconte le neurologue allemand Christoph Korn sur le blogue du Scientific American .

Cela consiste à observer l’activité cérébrale d’une personne tandis qu’elle se livre à un exercice appelé «la prédiction des erreurs». Un exercice qui n’est pas aussi dur pour notre amour-propre que ce que son nom suggère: nous ajustons continuellement nos prévisions, sur la base de nos erreurs précédentes, et cela nous aide à oublier nos erreurs pour nous concentrer surtout sur nos prévisions réussies!

Test classique: demander au «cobaye» de parier une somme d’argent sur les résultats d’une machine à sous, et observer ses comportements. Après quelques années de ce type d’expériences, les neurologues commencent à avoir assez de données pour pouvoir comparer avec d’autres observations du cerveau, dans d’autres contextes. Et ce que ça donne? La même activité cérébrale semble à l’oeuvre lorsque les participants parient de l’argent... et lorsqu’ils s’engagent «dans des interactions sociales complexes».

Quel est le lien? Lorsque nous interagissons avec d’autres personnes, nous jonglons continuellement avec «la prédiction des erreurs»: les conseils précédents de cette personne m’ont-ils bien servi? Mes propos précédents ont-ils été bien compris? Mes messages précédents sur Facebook ont-ils été... «aimés»?

Et c’est là que se cacherait le lien avec l’optimisme, avancent ces neurologues: non seulement nous surestimons nos chances, mais en plus, nous renforçons nos lunettes roses avec chacune de nos interactions sociales. Parce que nous réajustons nos prédictions à la lumière de nos «succès» auprès des autres, ainsi qu'à la lumière de leurs échecs (si ça lui est arrivé, ça ne m’arrivera pas).

Bref, la vie est une grande machine à sous. Pour notre cerveau, du moins.

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