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S’ils ont eu du mal à ravitailler un petit village de l’Alaska, imaginez une fuite de pétrole en Arctique...

Il a fallu un brise-glace américain pour qu’un pétrolier russe soit capable de venir livrer son carburant à la petite communauté de 3500 habitants de Nome, en Alaska —le carburant dont elle avait besoin pour passer l’hiver. Mais c’est passé près d’échouer : le 11 janvier, les deux navires n’ont avancé que d’une quinzaine de mètres, puis guère plus le lendemain, avant que les machines ne viennent à bout des éléments. D’ordinaire, le dernier ravitaillement est livré en novembre, avant que les glaces ne se referment, mais une tempête l’avait retardé cette année.

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Or, ces difficultés ont fourni un argument à ceux qui tirent la sonnette d’alarme sur les risques d’une fuite de pétrole dans l’Arctique. Si une telle marée noire se produisait à ce moment de l’année, comment pourrait-on espérer raisonnablement envoyer de l’aide à travers de pareils ponts de glace?

Plus tôt ce mois-ci, le président de Shell se disait confiant que sa compagnie puisse commencer à forer là-bas dès l’été prochain. Cette déclaration suivait la publication en décembre, par l’Office national de l’énergie du Canada, de ses nouveaux critères pour autoriser de futurs forages dans l’Arctique.

La principale exigence est celle d’un puits de secours : si une compagnie est incapable de creuser un puits de secours —une chose qui, si elle avait existé, aurait permis de colmater plus vite la fuite dans le Golfe du Mexique en 2010— elle doit proposer « une alternative ».

[Si] un demandeur veut s'éloigner de la politique en vigueur, il devra démontrer comment il pourrait atteindre ou surpasser les exigences.

Les compagnies pétrolières avancent de leur côté que la saison estivale est trop courte pour permettre le forage d’un puits de secours, et se réjouissent qu’on leur offre d’évaluer, au cas par cas, les « alternatives » qu’elles proposeront.

La Garde côtière américaine ne dispose en ce moment que d’un seul brise-glace fonctionnel. La Garde côtière canadienne opère six brise-glaces dans l’ensemble de l’Arctique, mais uniquement de juin à novembre.

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