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Des tremblements de terre causés par l’homme? L’hypothèse est sérieusement examinée par des géologues américains, intrigués par une hausse étrange du nombre de petits séismes au centre du continent nord-américain. Et l’exploitation de gaz d’être tout de suite accusée par les écologistes.

En 2011, le nombre de séismes a été six fois plus élevé que la moyenne du dernier tiers du 20e siècle, et la hausse fut ininterrompue pendant les années 2000. Une hausse qui, soutiennent les chercheurs «est presque certainement causée par l’homme». Leurs résultats seront présentés le 18 avril, lors du congrès de la Société de séismologie des Amériques.

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La zone dont ils parlent va du Montana à l’Alabama, soit une large partie du centre des États-Unis. Et les séismes recensés —134 en 2011— sont pour la plupart d’une magnitude entre 3 et 4, soit au-dessous de ce qui est perceptible par les humains. Cependant, écrivent-ils :

Un taux de changement naturel de cette importance est sans précédent, en-dehors d’une région volcanique ou en l’absence d’un séisme principal.

Dès lors, qu’est-ce qui pourrait être la cause? William Ellsworth et ses collègues géologues, du US Geological Survey, prennent bien soin de ne pas être trop affirmatifs, mais leur résumé contient une information qui n’a pu faire autrement que de retenir l’attention des écologistes:

L’accélération de l’activité [sismique] en 2009 semble impliquer une combinaison de régions qui sont sources de production pétrolière et gazière [dont l’Oklahoma et l’Arkansas]. Horton et al. (2012) ont fourni des arguments solides liant l’activité sismique de Guy, Arkansas, aux puits d’injection d’eaux usées. (...) Il reste à déterminer comment [ces séismes] sont liés soit à des changements dans les méthodes d’extraction, soit au niveau de production pétrolière et gazière.

En entrevue à l’Associated Press vendredi, Ellsworth a clairement dit qu’il ne croyait pas que la fracturation hydraulique —le procédé utilisé pour extraire le gaz de schiste— était en cause. D’autres sont moins catégoriques, parce que s’il s’avérait qu’un grand nombre de forages étaient réellement capables de faire varier l’activité sismique, alors l’injection de tonnes d’eau à ces profondeurs pourrait logiquement être un facteur: toute cette eau peut altérer la friction des roches entre elles, ou bien modifier la pression entre deux couches, déclenchant un «mouvement» souterrain qui était sur le point de se produire.

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