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Oubliez l’idée d’une bosse des maths ou d’un talent «naturel» pour les sciences. L’impact le plus fort que puisse avoir un gène sur le Q.I. vient d’être trouvé —et cet impact est minuscule.

Vingt et un mille personnes dont le cerveau a été passé au «scanner» —l’imagerie par résonance magnétique— et de qui on a analysé l’ADN: une très grosse étude internationale, impliquant 207 chercheurs d’une centaine d’institutions, dans le but était de savoir si on serait enfin capable, une fois pour toutes, de détecter une corrélation entre l’intelligence et les gènes.

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Résultat: chou blanc... ce qui, en soi, est déjà une découverte. Parmi les centaines de gènes dont d’autres études avaient précédemment laissé croire qu’ils pourraient peut-être contribuer à l’intelligence, il ne s’en est trouvé qu’un seul pour se dégager du peloton —et à peine. Il altère le Q.I. de 1,29 point, écrivent les chercheurs dans Nature Genetics . Un effet si ténu qu’on se demande comment ne pas le confondre avec la marge d'erreur.

Le gène en question, HMGA2 avait jadis été associé à... la taille d’une personne. C’est lorsqu’une de ses «lettres» —ou nucléotides— est changée de C (cytosine) à T (thymine), que le Q.I. augmente de 1,29 et que, apparemment, le volume du cerveau augmenterait de 0,58%, ce qui n’est pas non plus grand-chose —l’équivalent de deux cuillères à thé, explique le chercheur principal Paul Thompson, de l’Université de Californie.

Cette recherche tend par contre à démontrer —encore— que l’intelligence, bien qu’elle dépende indéniablement de facteurs génétiques, s’appuie sur l’action de centaines de gènes, et peut-être plus encore. «C’est important qu’ils aient trouvé ce gène, mais il a fallu un échantillon de 21 000 personnes pour le trouver, précisément parce que l’effet est si petit», résume pour le New Scientist Robert Plomin, auteur d’une recherche similaire en 2007, qui avait échoué à trouver un tel gène.

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