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Homoparentale, lesboparentale, transparentale… le champ lexical du mot «famille» s’est agrandi avec le temps et va maintenant bien au-delà de «famille recomposée» ou «famille monoparentale». L’état de la recherche sur les jeunes des minorités sexuelles a d’ailleurs fait l’objet d’un récent colloque dans le cadre du 80e Congrès de l’Acfas, à Montréal.

Être le père sans être le papa

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Depuis 2002, le Code civil du Québec reconnait l’homoparenté et la procréation assistée effectuée en contexte privé. Ainsi, les couples lesbiens peuvent maintenant concevoir des enfants à l’aide du sperme d’un homme de leur entourage qui fera office de donneur.

Chercheuse au département de travail social de l’Université du Québec en Outaouais, Isabelle Côté s’est intéressée au rôle du donneur de sperme dans les familles lesboparentales. «La majorité des hommes sont des amis de longue date des mères», explique-t-elle.

Mais pourquoi faire affaire avec un donneur connu plutôt qu’avec un inconnu en clinique si on ne le reconnait pas légalement comme parent? «Les résultats démontrent que pour toutes les mères, c’est important que l’enfant connaisse ses origines génétiques. Pour d’autres couples de lesbiennes, il leur importe que l’enfant ait un père qui joue un rôle symbolique, alors que dans d’autres cas, les pères seront des donneurs périphériques. Ils sont alors plutôt nommés oncles, parrains ou amis spéciaux, mais pas “papas”».

Les défis de la paternité homosexuelle masculine

Depuis 10 ans, les gais et les lesbiennes ont le droit d'adopter un enfant, au Québec ou à l'étranger, au même titre qu'un couple hétérosexuel. Isabelle Bédard, étudiante à la maîtrise au département de sexologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), a cependant remarqué que beaucoup de stigmatisation sociale persiste pour les couples d’hommes qui ont un projet parental. «Certains couples d’hommes à qui j’ai parlé m’ont même dit avoir nié leur désir de parentalité pour cette raison», révèle la jeune chercheuse.

Lors du processus d’adoption, les futurs parents doivent faire preuve d’une ouverture hors du commun. «Des tensions peuvent survenir avec les intervenants psychosociaux. Les collègues de travail peuvent être surpris, choqués et même paniqués par cette décision. Même les amis homosexuels ont des réactions mitigées face à ce choix, principalement à cause du changement de style de vie», fait-elle valoir.

La transparentalité

Marie-Pier Petit, candidate au doctorat en psychologie, également à l’UQAM, est venue exposer ses premières réflexions entourant son sujet d’étude concernant les familles transparentales. «La transparentalité est beaucoup moins connue. Selon des statistiques provenant des États-Unis, environ 0,15% des parents seraient transsexuels.»

Les familles transparentales sont souvent invisibles, car en apparence elles peuvent avoir l’air d’une famille typique. «Certaines personnes se souviennent peut-être de l’histoire de Thomas Beatie [reconnu dans les médias] pour avoir été le premier homme à accoucher d’un enfant», rappelle-t-elle.

Une des particularités des familles transparentales est qu’elles peuvent malheureusement vivre une double discrimination, étant victimes à la fois de transphobie et d’homophobie. «Heureusement, l’adaptation psychologique de l’enfant provenant d’une famille transparentale se fait normalement la plus part du temps», constate la chercheuse

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