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La disparition du quart de la végétation qui recouvre une partie du fond des mers ne fera pas autant pleurer que la disparition des forêts. Mais on aurait tort: parce que cet herbier marin se révèle, au même titre que les arbres, un très gros aspirateur à CO2.

Depuis un siècle, 29% des herbiers marins de la planète ont été détruits, des suites de la pollution ou des changements climatiques, apprenait-on en 2009. Or, ces plantes entreposent deux fois et demie plus de carbone par kilomètre carré que les forêts, selon une étude parue le 20 mai dans l’édition en ligne de Nature Geoscience. D’où leur importance dans le contexte actuel, où des millions de tonnes de CO2 en trop continuent de s’accumuler dans l’atmosphère.

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Plus précisément: ces plantes marines ramassent 83 000 tonnes métriques de carbone par kilomètre carré (contre 30 000 pour une forêt «typique»), surtout dans leurs racines et dans le sol auquel elles sont accrochées. C’est la première évaluation réalisée à aussi grande échelle.

Ces herbiers n’occupent que 0,2% du fond des océans, mais à l’échelle de toute la planète, ça commence à faire beaucoup. D’autant plus qu’ils résistent plus longtemps qu’un arbre typique : l’équipe internationale dont il est question ici écrit que certains de ces herbiers —elle en a analysé 946 à travers le monde— ont entreposé du carbone pendant des milliers d’années. Comme ils disparaissent au rythme de 1,5% par année, et qu’à l’heure actuelle ils capturent environ 27 millions de tonnes de carbone en un an, les forts en maths peuvent s’amuser à calculer combien de tonnes auraient pu être « entreposées » —et combien sont «libérées» avec chaque nouvelle perte annuelle.

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