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Alors que Rio + 20 a fermé ses portes avec son lot d’espoir et de déceptions, il reste à aborder un sujet enfoui sous de nombreux enjeux: nos déchets!

«À la source de nos problèmes, sont nos déchets et la manière dont nous les gérons. Si l’on parle de villes durables, de nourriture et d’agriculture, d’eau et d’océans ou d’énergie, on touche directement ou indirectement aux déchets», relève Rosa Galvez, du Département de génie civil et génie des eaux de l’Université Laval.

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Emballages inutiles, produits au cycle de vie trop court, pollution des eaux, les déchets constituent un problème de taille. Entre 2000 milliards et 4000 milliards de déchets seraient jetés chaque année. «Dans le monde occidental, c’est près de 4kg par personne par jour de déchets —contre moins de 1kg dans les pays en voie de développement», résume la Pre Galvez.

Et le Canada figurerait parmi les gros pollueurs: sur les 13 millions de tonnes de déchets générés au pays, 8,5 sont enfouis ou incinérés. C’est pour cela que le Canada recevait (encore une fois) un «D» du Conference Board.

La spécialiste d’écogénie poursuit différents projets pour transformer les déchets en ressources utiles. Son usine-pilote de plantes halophytes —végétaux supportant les terres salées— transforme l’eau contaminée par les ruissellements routiers —les sels de la neige usée empoisonnent les lacs et les rivières— en eau douce.

Plus à l’est, au sein des Iles-de-la-Madeleine, l’avenir réside dans la réutilisation des restes. Lors de la période estivale, les déchets sont presque multipliés par deux. Et les Madelinots ne peuvent pas enfouir leurs déchets. «La nappe d’eau est sensible et le sol instable, il faut donc trouver une solution pour valoriser les déchets», souligne Hubert Cabana, de l’Université de Sherbrooke.

Avec son confrère, le Pr Arezki Tagnit-Hamou, il s’est intéressé à la transformation des déchets en énergie (chaleur et électricité), compost et matériaux de construction. Un projet qui s’est mérité un prix Coup de cœur de l’Association pour le développement de la recherche et de l'innovation du Québec (ADRIQ).

Au Nord, les déchets

Avec le Plan Nord, l’exploitation du territoire québécois au nord du 50e parallèle exigera que l’on pense également à la gestion des déchets qui seront issus de l’exploitation minière.

Un autre projet de la Pre Galvez vise justement à traiter les résidus miniers pour en extraire les métaux précieux (plomb, nickel, cadmium, etc.) en utilisant une famille de champignons qui vont amplifier leur croissance en biolixiviant les métaux —la technique de biolixiviation.

«Les champignons vont faire le travail de biodégradation. En plus de revaloriser ce que l’on considère comme déchets, cela aura un impact essentiel sur l’environnement car c’est une technique propre».

Ceci dit, la Pre Galvez pense qu’il est plus que temps de revoir notre développement et notre consommation effrénés, grands générateurs de déchets et de pollution. «D’un bout à l’autre de notre planète, les gens ont besoin d’eau et d’air propres, de nourriture suffisante et d’éducation. C’est tout ce qu’on devrait viser.»

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