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Il est moins célèbre que le boson de Higgs, mais le meson B semble limiter le champ des possibles pour ceux qui espèrent voir surgir une autre théorie du grand tout.

La théorie dominante, le modèle standard, prédisait que la transformation du meson B en deux particules, une observation qui a été annoncée le 12 novembre par les gens du Large Hadron Collider (LHC), serait un événement extrêmement rare. Et rare il l’est: trois fois sur un milliard, à les en croire. Mais cette rareté est en soi une confirmation du modèle standard, et un croc-en-jambe à sa concurrente, la théorie de la supersymétrie (en anglais, SUSY), pour laquelle de tels événements auraient dû être beaucoup plus fréquents.

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En fait, pour comprendre ce très pointu débat, il faut le prendre à l’envers: le modèle standard est le modèle le plus solide pour expliquer l’univers, mais il contient des trous béants (85% de la masse de l’univers est toujours manquante, ce qui n’est pas peu dire). La théorie concurrente, la supersymétrie ou SUSY, pourrait combler ce vide, mais elle nécessite l’existence de super-particules que nul n’a pu détecter, et ce meson B arrive cette semaine comme un cheveu sur la soupe.

Obtenir ne serait-ce qu’un indice de l’existence de ces super-particules aurait été beaucoup plus excitant pour la physique du 21e siècle: l’équivalent d’entrouvrir une fenêtre sur un continent dont on n’était pas sûr jusque-là de l’existence.

Bref, pas de physique inédite pour l’instant, mais une particule —le meson B étrange, pour les intimes— qui, «en se transformant en un muon et son antiparticule», bouche une toute petite partie du trou béant de la physique actuelle. C’est mieux que rien.

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