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L’anniversaire est passé inaperçu: en avril 1963, il y a 50 ans, un astronome découvrait pour la première fois la preuve de l’existence d’une planète tournant autour d’une étoile autre que notre Soleil. Ou du moins, c’est ce qu’il croyait.

Ça se passait au congrès de la Société des astronomes américains. À Tucson, Arizona, Peter van de Kamp présente des résultats destinés à faire du bruit: en traquant les mouvements d’une étoile proche, il en a déduit qu’un second objet, beaucoup plus petit, tourne autour de cette étoile, provoquant d’infimes perturbations.

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Autrement dit, une planète. Les manuels d’astrophysique prédisent que s’il y a des planètes autour d’autres étoiles, c’est de cette façon qu’on les découvrira un jour, mais personne ne s’attendait à ce que les instruments de 1963 soient assez précis pour faire cette découverte.

Mais de Kamp, un astronome américain d’origine néerlandaise jouissant déjà d'une solide crédibilité, n’a pas fait les choses à moitié: il a épluché 50 années d’observations de l’étoile de Barnard —située à seulement 6 années-lumière de nous, ce qui en fait une de nos plus proches voisines.

Et ce n’est même pas la première annonce du genre de Peter de Kamp: au cours des années précédentes, lui et ses collègues du Collège Swarthmore ont parlé de «compagnons» autour des étoiles Cygne 61 et Lalande 21185 —mais des compagnons si massifs (16 à 30 fois Jupiter) qu’on hésite à en parler comme de planètes et qu’on les range plutôt dans la catégorie des étoiles sombres. Alors que le «compagnon» de Barnard, selon de Kamp, ne fait qu’une fois et demi Jupiter.

Hélas pour lui, autant sa planète que ses deux étoiles sombres s’évanouiront à mesure que les données se préciseront. Dès les années 1970, des études bénéficiant de nouvelles observations les relègueront au cimetière des planètes fantômes. Et il faudra une autre vingtaine d’années avant que les premières véritables planètes extrasolaires ne commencent à apparaître dans les catalogues cosmiques. Aujourd’hui, la communauté astronomique est raisonnablement sûre de la présence de 900 d’entre elles autour de 700 étoiles différentes —aucune toutefois, à ce jour, autour de l’étoile de Barnard.

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