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Dans quelques jours, deux fusées québécoises s’envoleront dans le ciel. Le groupe Oronos Polytechnique, concepteur et fabricant de ces fusées expérimentales, qui réalisait l’an dernier un exploit en remportant la première place de la compétition universitaire internationale tenue par l'Experimental Sounding Rocket Association, tente de remettre ça, du 20 au 22 juin prochains, dans le chaud désert de l’Utah, aux États-Unis.

« Pour la première fois, nous présenterons une fusée capable de franchir le mur du son », explique Gabriel LaRoche-Johnston, directeur d’Oronos Polytechnique. Il s’agit d’un moment critique pour la fusée-sonde, car elle subira de grandes forces capables de la désintégrer et avec elle, tout ce qu’elle transporte.

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Construits de toutes pièces, du fuselage à l’ordinateur de bord, par les 57 membres de cette équipe étudiante d’ingénieurs de l’École Polytechnique de Montréal, les deux prototypes devront atteindre avec précision une altitude cible, soit 10 000 pieds (3 048 mètres) pour l’une et 25 000 pieds (7 620 mètres) pour le modèle avancé.

Plus que de simples projectiles, les fusées transportent un appareillage scientifique destiné à enregistrer les phénomènes aérodynamiques auxquels elles seront soumises : capteur de pression sur le nez de la fusée, capteur sur le fuselage pour les déformations, etc. Du matériel électronique est aussi présent à bord, notamment un système WIFI pour communiquer avec la base en tout temps.

« En connaissant leur vitesse et leur position, c’est plus facile de les retrouver après le vol. En cas de pépin, nous pouvons même ouvrir leurs parachutes en mode manuel », précise le jeune étudiant en génie.

Il ne suffira pas à ces engins de voler et de revenir sur Terre. Plusieurs autres critères seront également évalués : la sophistication technologique du véhicule, le niveau de fabrication étudiante, le professionnalisme avant vol, la gestion des opérations et des risques, etc. L’état de retour de la fusée sera également pris en compte. « Elles doivent être capables de voler de nouveau », ajoute-t-il.

Dans la chaleur du désert

Connu pour ses régions désertiques arides, l’Utah offre l’espace parfait — dégagé et isolé — pour le lancement des 22 prototypes conçus par des équipes en provenance des États-Unis et du Canada, mais aussi du Brésil, de l’Australie et de la Turquie et participant à cette compétition annuelle.

Le seul inconvénient de taille reste la chaleur ardente qui règne à Green River au mois de juin — près de 30 °C en moyenne. Au sein de la fusée, la température s’avère aussi très élevée — plus de 45 °C —, il faut donc concevoir un équipement électronique résistant et bien le préserver.

L’an dernier, ce sont pourtant les humains qui ont le plus souffert. « Deux de nos membres ont connu des coups de chaleur alors qu’ils étaient en route pour récupérer la fusée. Il faut se méfier aussi du vent qui pénètre tout », raconte l’étudiant qui ne renoncerait pourtant pas à cette belle aventure. La dernière pour le finissant en génie mécanique.

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