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C’est un bébé en bonne santé qui vient de naître. Il avait toutes les chances de son côté: c’est le premier bébé né après que ses parents eurent passé en revue son génome complet, afin de le choisir. Pas de sang royal, mais des gènes plus chanceux que d'autres?

On savait que ça se produirait tôt ou tard: la fécondation in vitro (FIV) entraîne un taux d’échec si élevé —80% des implantations d’embryons se terminent par une fausse couche— que la tentation de passer en revue le génome des embryons potentiels est grande, d’autant qu’une bonne partie de ces échecs sont probablement causés par des anomalies des chromosomes.

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Connor Levy aura donc fait l’histoire en étant le premier à être né à la suite d’une nouvelle technologie de séquençage du génome appelée, banalement, Next-Generation Sequencing.

Comme la FIV entraîne la création de plusieurs embryons potentiels, passer en revue leurs génomes n’est pas nouveau: mais jusqu’ici, on se contentait, littéralement, d’un examen visuel approximatif. La nouvelle technologie consiste à «compter» le nombre de chromosomes: pour repérer par exemple la trisomie 21 (un chromosome en trop) ou le syndrome de Turner, où la grande majorité des embryons ne se rendent pas à terme. Connor est né le 18 mai d’un couple de Philadelphie, et la procédure a été décrite le 8 juillet par le Dr Dagan Wells, lors du congrès de la Société européenne de reproduction et d’embryologie.

Son équipe —basée à l’Université Oxford, en Grande-Bretagne— n’a recherché que les anomalies chromosomiques les plus connues, à partir d’une cellule prélevée sur chacun des 13 embryons potentiels du couple Levy-Scheidts. Leur procédure est décrite comme 33% moins coûteuse que celle couramment utilisée, et susceptible d’augmenter de 50% le taux de FIV conduisant à une naissance.

Mais dans les faits, existe la possibilité d’examiner l’ADN au complet avant de choisir l’embryon qui sera implanté dans l’utérus: à partir de là, pourquoi ne pas choisir le futur bébé en fonction du risque de développer un cancer, un problème cardiaque ou l’Alzheimer? La pratique est interdite en Grande-Bretagne, mais elle a été évoquée par Dagan Wells lui-même: «ça nous montre le potentiel pour aller chercher une quantité d’informations sans précédent sur l’embryon avant son transfert dans l’utérus. Nous devons prendre garde à ce que ce ne soit pas utilisé pour des raisons triviales, non-médicales.»

Une autre femme, également aux États-Unis, qui a subi les mêmes tests génétiques, doit donner naissance d’ici un mois, selon le Centre de recherches biomédicales de l’Université Oxford, où a été mise au point cette technique.

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