Ceux qui attendent sagement leur tour pour parler, plutôt que d’interrompre les autres, sont-ils vraiment aussi polis qu’un... ouistiti?

La petite recherche avait tout pour charmer, mais elle doit néanmoins être accueillie avec prudence. Comme l’écrit la psychologue Margaret Wilson, on est loin d’un échange similaire aux humains: les intervalles entre deux appels de ouistitis sont d’environ 5 secondes, tandis que les nôtres se mesurent en centièmes de secondes et sont faits d’inflexions vocales et de cycles que même les linguistes ne sont pas encore arrivés à décoder. Chez nous, ça repose aussi sur les gestes et les regards: les psychologues appellent ça «l’appel coopératif», soit cette capacité que nous avons, dans un groupe, de sentir à quel moment c’est notre tour de parler et qui veut prendre la parole.

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En gros, ce qu’ont écrit ces chercheurs de l’Université Princeton dans la revue Current Biology , c’est que les ouistitis —un animal qui vit en groupe et qui communique par des sons— attendent que l’un ait fini son «appel» avant d’émettre à leur tour des «échanges vocaux». C’est un comportement qu’on n’a jamais observé chez les grands singes, et c’est ce qui avait intrigué Daniel Takahashi, qui croit donc avoir à présent trouvé un deuxième cas de cet «appel coopératif».

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