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Le chercheur émérite Marek Rola-Pleszczynski en a eu trois. Le Club de recherches cliniques du Québec lui a décerné le Prix André-Dupont en 1986, le prix Michel-Sarrazin en 2006 et le prix mentor scientifique en 2013.

«Ce ne sont pas des prix Nobel, mais ça donne de la visibilité pour le laboratoire et nos travaux. C’est une bonne tape sur l’épaule tout le long d’une carrière», soutient le directeur scientifique du centre de recherche clinique Étienne-Le Bel.

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Le Prix André-Dupont, accordé à un jeune chercheur de moins de dix ans d’expérience pour la qualité de ses réalisations en recherche biomédicale, a été un premier encouragement pour le jeune allergologue de l’Université de Sherbrooke. «C’est très important d’être reconnu par ses pairs comme ayant du potentiel. Ce n’est pas quelque chose qui fait avancer plus vite dans les recherches, mais cela attire l’attention sur vous», raconte-t-il.

Le Québec n’est pas la Suède, ni les États-Unis. La province compte seulement une poignée d’honneurs pour le monde de la recherche scientifique: Prix du Québec, prix de l’Acfas, distinctions du Club de recherches cliniques du Québec et étudiants-chercheurs étoiles.

Recevoir un tel prix enrichit peu le lauréat qui le reçoit. Signe de reconnaissance et d’encouragement, cette récompense appartient toutefois au développement d’une carrière réussie. Après un prix québécois, le chercheur ne se reposera pas sur ses lauriers et poursuivra sa quête scientifique qui peut le porter aussi loin que la France.

L’historien Martin Gravel y a même décroché un poste d’enseignant-chercheur à l’Université de Paris VIII. «Je suis fonctionnaire français à vie», se présente le chercheur en histoire médiévale. L’ancien lauréat des prix de l’ACFAS (prix étudiant, 2003) s’annonce très reconnaissant envers l’Association.

Ce prix, il l’a reçu il y dix ans, presque jour pour jour. «Il m’a permis de garder longtemps ma motivation. Ma thèse sur le Haut Moyen Âge a été longue à faire. Recevoir un prix m’a encouragé à poursuivre et surtout à garder le moral.»

Une carrière en France

La France a ouvert les bras à un autre lauréat québécois. L’océanographe Louis Legendre, lauréat d’un Prix du Québec, le Prix Marie-Victorin, en 1997. «On reçoit souvent plus de prix internationaux dans mon domaine. Cela a été un grand plaisir de recevoir cet honneur québécois, mais ça n’a pas changé grand-chose à ma carrière», assure le théoricien des océans.

Très actif dans son domaine, le chercheur a pris cela pour un encouragement à continuer ses travaux sur la compréhension des océans. Après 25 ans à l’Université Laval, il quitte le Québec en 2000 pour poursuivre sa carrière en France. «Ça a été le fruit de circonstances. J’ai contribué à créer et j’ai dirigé le Laboratoire océanologique de Villefranche-sur-Mer attaché à l’Université Pierre et Marie Curie.»

Aujourd’hui «simple professeur», Louis Legendre poursuit ses travaux sur le plancton marin et son influence sur les changements climatiques. En contact régulier avec ses collègues de Québec Océan, il confie ne pas penser à revenir dans la belle province. «C’est une page que j’ai tournée.»

Il faut avouer que le milieu de la recherche française s’avère très attirant pour les chercheurs québécois. Ce que souligne aussi le médiéviste Martin Gravel. «Au Québec, il n’y a personne qui s’intéresse à la période moins connue du Moyen Âge. Ici, le patrimoine, les archives abondantes et les échanges avec mes confrères me stimulent beaucoup. Je suis choyé par la vie.»

L’élan des Expo-sciences

Pour Delphine Rémillard Labrosse, les Expo-sciences lui ont offert un horizon international et d’irremplaçables rencontres. «C’est une belle carte de visite et un tremplin pour des expériences très formatrices de stages et d’emplois, en Israël, au Costa-Rica, en Arctique», annonce la jeune interne de l’Hôpital Charles–Lemoyne qui poursuit aussi un microprogramme en santé internationale.

Après s’être intéressée à l’utilisation des virus en santé (2005) et à la régénération de l’axolotl et le cancer (2007), elle s’est naturellement dirigée vers la médecine dentaire avant de bifurquer vers la médecine familiale. Ce qui exige des qualités qu’elle doit à ses prix Expo-sciences, dit-elle. «Cela a développé mes qualités de communication. Je devais vulgariser des choses complexes pour un large public. Cela m’aide avec mes patients dont les maladies sont chroniques. Si je veux qu’ils changent leurs habitudes de vie, il faut que je développe une bonne relation de communication avec eux», soutient-elle.

Lors du 50e anniversaire des Expo-sciences, elle est même devenue l’un des cinq ambassadeurs honorifiques. Une expérience très positive qui lui a permis de faire rayonner sa passion pour les sciences. «Le Québec est riche de jeunes gens impliqués et allumés. Il importe de les motiver à se diriger en science où ils feront des étincelles. Les prix servent bien ce but», relève la jeune médecin.

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