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C’était étonnamment tôt pour l’annoncer: jeudi dernier, la compagnie Shell décrétait qu’il n’y aurait aucun forage dans l’Arctique en 2014, à cause d’un jugement d’une cour fédérale américaine qui lui imposerait trop de restrictions.

Toutefois, c’était peut-être une explication commode. Le Washington Post rapporte que la compagnie a connu une série de revers à travers le monde qui l’ont obligée à revoir ses priorités: le nouveau président, Ben van Beurden, aurait par conséquent pour intention d’investir dans des projets moins risqués et plus susceptibles de rapporter à court terme.

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L’annonce officielle, qui fait porter le blâme sur le jugement rendu le 22 janvier par une cour fédérale d’appel, a été communiquée lors d’une assemblée d’actionnaires, en même temps qu’on y dévoilait des profits en baisse marquée au dernier trimestre.

L’aventure de Shell en Arctique a commencé en 2012, lorsque le géant pétrolier a commencé à y envoyer une plateforme de forage. Mais le démarrage a été retardé de mois en mois alors que l’équipement requis n’arrivait pas à destination. L’année suivante, trop de glaces dans le secteur à l’été 2013 ont arrêté le projet à sa première phase, et le forage a encore une fois été interrompu. En fin d’année, un des navires du géant pétrolier, le Kulluk, a été endommagé lorsqu’il est allé s’échouer sur le rivage.

Bref, l’océan Arctique a beau s’ouvrir à la navigation, il demeure encore difficile à apprivoiser.

Parallèlement, la quantité de pétrole dormante sous le plancher océanique continue de faire l’objet de controverses. Un milliard de barils est souvent évoqué —mais c’est un chiffre que la cour d’appel a jugé «arbitraire et capricieux». Cela fait six ans que divers groupes environnementaux tentent d’empêcher ces forages dans l’Arctique par la voie des tribunaux, en invoquant la rareté des données sur les risques environnementaux, mais surtout, le manque de données fiables sur la quantité de pétrole qui serait exploitable.

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