La transplantation fécale —en clair: des crottes— pourrait bientôt devenir réalité en médecine. Mais outre le facteur «beurk», un autre obstacle se dresse: faut-il réglementer cette pratique comme si c’était une transplantation... ou un médicament?

Mine de rien, c’est dès 1958 qu’un médecin a pour la première fois proposé ce traitement comme façon de régénérer la flore intestinale d’un patient: très simplement, on lui envoie en renforts des fragments de crottes d’une personne dont la flore intestinale est en meilleure santé.

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Or, un an après la publication d’un test clinique mené (avec succès) sur 43 participants, un trio d’experts soumet dans une lettre publiée par Nature qu’on fait fausse route, d’un point de vue légal, en assimilant ce traitement à un «médicament» (l’organisme américain de réglementation, la FDA, l’a classifié ainsi en mai 2013).

Parce que faire approuver un médicament suppose des démarches d’autant plus complexes que, chaque flore intestinale étant unique, il est possible que l’on découvre petit à petit qu’il y a des «donneurs» plus compatibles que d’autres. C’est pourquoi ces défenseurs de la transplantation fécale proposent qu’elle soit rangée dans la catégorie des dons de tissus, comme le sang. Sans compter que ça permettrait de «filtrer» les donneurs. Chérie, j’ai donné des crottes aujourd’hui...

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