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Le printemps se fait attendre. Pourtant, sous sa forme numérique, il bat déjà son plein à Montréal: performances sonores, installations visuelles, expériences immersives et autres expositions, les arts numériques sont en fête, et ce, jusqu’au mois de juin.

Pour bien s’y préparer, l’agent de développement du Printemps numérique de la Conférence régionale des élus de Montréal (CRÉ), Pascal Beauchesne, cible des évènements incontournables de la nouvelle saison.

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Agence Science-Presse (ASP) — En quoi consiste le Printemps numérique?

Pascal Beauchesne (PB) — C’est une rencontre avec des artistes, des lieux, mais aussi de nombreux espaces publics numériques, en commençant par la Place des Arts avec le retour des 21 balançoires . Une grosse fête donc du savoir-faire et de la créativité du milieu des arts numériques montréalais à laquelle tout le monde peut participer! Ce secteur artistique en émergence se développe rapidement et crée de nombreux emplois d’avenir. Nous avions envie de partager la bonne nouvelle. Le grand public pourra découvrir cette culture du «faire soi-même» grâce aux avancées numériques d’ici, car la communauté lui ouvre la porte du garage pour montrer les outils créés, de véritables machines à voyager dans le temps.

ASP — De quoi se compose cette première édition?

PB — Elle rassemble plus de 70 organisations participantes, artistes et collectifs d’artistes pour 77 activités, présentées du 21 mars au 21 juin. Le cœur de l’événement vise le milieu des arts avec trois grandes articulations: des installations sonores, visuelles, des performances musicales. Sans oublier des avenues innovantes où la science occupe une place de choix comme le textile intelligent. Le territoire des arts numériques possède de nombreux talents à mettre de l’avant. Des créatrices, telles que Valérie Lamontagne et Émilie F. Grenier, n’ont même pas 40 ans.

ASP — Quels ont vos cinq coups de cœur?

PB — Juste cinq? (rire). Alors, tout d’abord, il y a Mutek. Pionnier depuis 15 ans, le festival des arts numérique présente des artistes incontournables du milieu. L’organisme a même des antennes au Mexique ou en Espagne. Des artistes internationalement connus, tel Amon Tobin, s’y produisent en première mondiale à Montréal.

Mon second coup de cœur va au duo Lemieux-Pilon, je pense au spectacle Continuum du Planétarium de Montréal, à l’hommage à Norman McLaren, mais surtout au spectacle Icare , accessible à un large public. Un incontournable depuis 30 ans.

Pour le 3e, je choisirais l’artiste Nicolas Bernier. Ce virtuose —il a fait le conservatoire— produit du bruit sous une forme saisissante, son récent Frequencies a été primé. Et La Chambre des machines , avec Martin Messier, réalisée avec des matériaux récupérés est un excellent moyen de rejoindre les jeunes, au-delà du simple spectacle. C’est un médiateur culturel naturel.

Le 4e irait à nos deux porte-paroles, Mélissa Mongiat et Mouna Andraos qui reviennent de Chine où elles ont reçu un récent prix pour la relève en design. On les connaît pour être les filles derrière les 21 balançoires mais ce n’est qu’un de leurs nombreux projets: Machine à turlute , Bloc Jam , Giant Sing Along , etc.

Pour mon dernier coup de cœur, j’irai avec le collectif Audiotopie. C’est une coopérative de travail de design sonore. Pour la Biennale internationale d’arts numériques (BIAN), ils avaient créé une série d’œuvres sonores du nom d’ Idéogrammes, situées le long de la rivière des Prairies et accessibles par iPhone.

ASP — Quel est votre lien justement avec les festivals comme la Biennale internationale d’arts numériques et Elektra?

PB — C’est la force du nombre. Ces festivals forment la trame de fonds du Printemps numérique, sur lequel on travaille à petite échelle depuis 2005. L’an dernier, il y a eu un désir de rayonner de manière plus grande et de célébrer les grands anniversaires: les 30 ans de Lemieux-Pilon, les 15 ans de Mutek et du Centre Turbine, les 100 ans de Norman McLaren. Nous avons voulu intégrer ces différentes célébrations à une programmation existante et créée par le milieu. Nous leur donnons plus de visibilité à travers une plateforme facile à parcourir reflétant cette offre immense.

ASP — Que va-t-il rester du Printemps numérique?

PB — C’est la question que l’on commence déjà à se poser. Nous aimerions rendre l’évènement récurrent et enrichir la prochaine programmation. Nous voulons aussi trouver un thème fort pour la seconde édition. Une fois le printemps terminé, nous ferons le bilan et analyserons les retombées. Il faudrait trouver aussi des sources de financement pour qu’il perdure. L’évènement doit aussi monter sa propre organisation indépendante et voler de ses propres ailes. Il pourrait aussi trouver un écho à Québec, où l’an prochain se tiendra un gros congrès sur l’intelligence numérique. Le Printemps est juste un avant-goût, car l’offre numérique alimente Montréal toute l’année.

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