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Remarcher après une lésion à la moelle épinière pourrait être plus qu’un simple rêve si les chercheurs arrivaient un jour à trouver les clés de la locomotion.

Certaines sont déjà connues. «Il existe effectivement au sein de la moelle épinière un patron de locomotion», relève Hughes Leblond, chercheur au département d’anatomie de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Son équipe de recherche procède déjà à des expérimentations afin de réactiver la locomotion de différents mammifères, du chat à la souris.

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La moelle épinière, constituée de neurones et de cellules gliales, possède donc un générateur central de patron locomoteur (CPG), qui commande les mouvements involontaires de la locomotion, en agissant comme une sorte de système nerveux primitif ne nécessitant pas la participation du cerveau.

Savoir comment stimuler les cellules du CPG permettrait de réactiver la marche chez des animaux ayant subi des lésions. Cette «boîte noire» de marche au sein de la moelle épinière, présente chez tous les mammifères, reste toutefois encore mal comprise. D’autant que les chances de marcher à nouveau dépendent du type de lésions et de l’endroit où elles sont localisées.

La meilleure manière de marcher

Mais lorsqu’une lésion est constatée, tout n’est pas entièrement joué, précise le chercheur. Il reste la possibilité de retrouver de la locomotion de manière automatique en plaçant les cobayes sur un tapis roulant. Les animaux peuvent ainsi bouger les pattes en alternance au fur et à mesure que le tapis se déplace.

«Il ne s’agit pas de marche volontaire. Nous devons tenir les animaux qui manquent d’équilibre, mais ça nous montre toutefois qu’ils sont capables de le faire», explique-t-il.

Pour l’instant, le chercheur s’intéresse à la récupération sensorimotrice et désire poursuivre ses explorations menées sur le chat et sur des souris transgéniques afin d’étudier la plasticité du système nerveux. La douleur chronique liée à la récupération de la marche constitue une autre avenue de recherche.

Espoir suisse

Différentes technologies déjà existantes tentent de refaire marcher des animaux, et donc un jour, l’homme. Les stimulations électriques et chimiques figurent en bonne place des pistes d’espoir. En 2012, l’équipe du Suisse Grégoire Courtine a travaillé sur les fibres nerveuses ayant subi des lésions graves chez les rats à l’aide d’un cocktail pharmacoélectrique.

Les chercheurs ont ainsi découvert que les rats étaient capables de remarcher —à condition que l’on maintienne la stimulation électrique— et même que de nouvelles fibres nerveuses se mettaient à contourner la lésion. Une intervention capable de «réveiller» la moelle épinière, du moins chez le rat, qui apporte de grands espoirs chez tous les paralysés.

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