Les ouragans avec des noms de femmes tuent plus que ceux qui ont des noms d’hommes: si vous avez vu passer ce message dans les réseaux sociaux, l’étude était exacte... mais pas tout à fait juste.

Certes, du point de vue mathématique, ça semble se tenir. Sur 94 ouragans qui ont frappé les États-Unis entre 1950 et 2012, le nombre de morts est en moyenne de 45 contre 23 en faveur des ouragans qui portent un nom de femme. Les auteurs, de l’Université de l’Illinois, y voient l’effet d’un préjugé: les résidents érigeraient moins de protections —ou seraient moins nombreux à évacuer— lorsqu’il s’agit d’un ouragan «femelle». Résultat, davantage de décès.

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Sauf que leur étude repose sur au moins deux biais statistiques: d’une part, une partie de leurs cobayes sont des étudiants de l’Université de l’Illinois, des gens qui n’ont que peu d’expérience de vie pertinente, puisque les ouragans ne se rendent jamais jusqu’en Illinois. D’autre part, tous les ouragans avaient des noms de femmes jusqu’en 1979, ce qui réduit de beaucoup la taille de l’échantillon «mâle». Qui plus est, les ouragans font beaucoup moins de morts aujourd’hui que dans les années 1950 et 1960, grâce aux dispositifs d’alerte et aux infrastructures mises en place. Une fois qu’on élimine ces «biais», analysent les critiques de l’étude, «l’écart mâle-femelle» disparaît.

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