giec2014-vol2.jpg
Les changements climatiques devraient avoir un impact «sérieux, soutenu et irréversible» sur la société humaine et sur la nature. Mais il reste à réviser cette phrase pour qu’elle fasse consensus.

C’est le travail auquel s’attellent en ce moment, à Copenhague, les représentants de plus de 100 pays: il s’agit de la dernière brique du 5e rapport du GIEC (Groupe des Nations Unies sur les changements climatiques) dont la publication s’est étalée sur les 12 derniers mois. Plus précisément, il s’agit d’un document de seulement 32 pages, qui devrait être rendu public le 2 novembre, et qui se veut la synthèse des trois synthèses thématiques publiées dans la dernière année par le GIEC (la science du climat, impacts et adaptation et l’atténuation des changements).

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Idéalement, cette synthèse finale du 5e rapport devrait être un guide pour les gouvernants, à 13 mois de la conférence de Paris qui doit sceller le sort du futur traité international sur les gaz à effet de serre. Mais dans les faits, les 32 pages ne sont pas une simple synthèse : lorsqu’elles seront publiées le 2 novembre, chaque phrase aura été soupesée pour qu’elle fasse l’unanimité. Les uns, comme les États-Unis, veulent qu’on y lise au moins un exemple de ce pourquoi il est important d'intervenir dans leur pays (tempêtes, sécheresses, etc.). L’île de Sainte-Lucie réclame une phrase expliquant plus clairement ce que veut dire « acidification des océans ». L’Arabie Saoudite veut une mention comme quoi une politique de réduction des émissions « pourrait réduire la valeur des carburants fossiles » et les revenus qui en découlent.

En tout, selon l'agence Bloomberg, ce sont 2000 commentaires totalisant 181 pages que doivent examiner les délégués cette semaine... pour cette synthèse qui ne fera que 32 pages.

Aucun des commentaires n’en appellerait toutefois à changer le passage sur l’impact « sérieux, soutenu et irréversible », bien que les Américains aient demandé une note de bas de page définissant ce que veut dire « irréversible ».

Et il y a des commentaires contradictoires. Un tableau, qualifié par les Américains de « confus », a été qualifié par les Allemands de « très clair et utile ». Dans le passé, on a vu au moins un tableau, aujourd’hui jugé révélateur, disparaître de la synthèse finale du GIEC (mais pas du rapport complet) parce qu’il était jugé trop politique par certaines délégations. Dans 58 des commentaires, rapporte également Bloomberg, un fragment de texte a été qualifié de « confus », ce qui pourrait être le signe qu’une « atténuation » de ces passages soit à l’horizon.

La prochaine rencontre annuelle des Nations Unies sur le climat a lieu dans un mois, au Pérou.

Je donne