Des commentaires anonymes autour d’un article scientifique, publiés sur Internet, peuvent-ils coûter son emploi à un chercheur? C’est ce que prétend le spécialiste du cancer Fazlul Sarkar, de l’Université de Détroit, qui a déposé une poursuite contre PubPeer, le service encore jeune qui veut contribuer aux «commentaires post-publication».

Ceux qui défendent son action la voient comme une preuve de plus que le bon vieux système de révision par les pairs —un chercheur publie, ses pairs le révisent uniquement à travers le circuit académique— est très bien comme il est. Ceux qui s’y opposent y voient le geste d’un chercheur de la vieille école, incapable d’accepter que la recherche doive s’ajuster aux nouveaux outils d’Internet.

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Parmi les partisans de cette poursuite en justice, le Times of Higher Education donne la parole à des psychologues, dont la discipline a été particulièrement attaquée ces dernières années par des enquêtes journalistiques et des blogueurs influents —bref, des gens qui, à leurs yeux, manquent de légitimité parce qu’ils sont en-dehors des canaux académiques.

Dans sa poursuite, M Sarkar allègue que les commentaires négatifs lui ont coûté cet été un emploi qui lui avait été offert à l’Université du Mississippi, et il réclame de PubPeer qu’elle dévoile l’identité des auteurs, tandis que PubPeer, qui a retiré les commentaires en question, allègue ne pouvoir être tenu responsable de ce qui est publié dans ses forums.

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