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Nous avons les deux pieds au bord du précipice. Quatre des neuf processus indispensables à la bonne marche de la planète sont menacés par l’activité humaine. Si le plus connu, c'est le climat, c'est aussi des cycles de régulation de la biosphère dont il faut s'inquiéter —l’azote et le phosphore, qui concernent directement les agriculteurs.

«Nous n’avons pas anticipé ce qui nous arrive et nous ne pouvons pas revenir en arrière», s’exclame Elena Bennett de la Faculté de l’environnement et des ressources naturelles de l’Université McGill. La chercheuse se penche sur le quatrième de ces systèmes compromis par les activités humaines, ceux qu’on appelle les flux biogéochimiques ou cycles azote/phosphore.

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Fertilisants bien connus des agriculteurs, l’azote et le phosphore stimulent la production. Mais la sur-utilisation de ces éléments chimiques essentiels modifie les cycles naturels de la biosphère. L’excès de phosphore et d’azote entraine même l’eutrophisation des milieux aquatiques —c’est-à-dire un engorgement de nutriments qui profitera à certaines espèces au détriment des autres.

L’exemple le plus connu: les algues bleu-vert. Elles sont le résultat des rejets agricoles qui percolent jusque dans les lacs et qui stimulent leur croissance. Ces algues nuisent alors à la vie lacustre, à la baignade et même à la consommation de l’eau —en raison de la présence de toxines. Plus de 75 lacs québécois en ont fait l’expérience en 2007.

L’été dernier, la ville américaine de Toledo, au bord du lac Erié, a connu une pénurie temporaire d’eau potable pour cette raison. «La surconsommation de ces ressources naturelles nous affecte directement. Notre domination de la planète n’entraine pas des bonnes nouvelles», ajoute la Pre Bennett.

Sans compter que les ressources en phosphore s’épuisent. L’Organisation des Nations Unies l’a d’ailleurs classé comme matière première minérale critique, au point d’annoncer sa disparition dans une centaine d’années.

La Terre en perte d’équilibre

L’équilibre de notre planète s’avère tout aussi sérieusement compromis avec deux autres facteurs mieux connus: les perturbations climatiques et l’érosion de l’intégrité de la biosphère —soit la perte de biodiversité et la disparition de nombreuses espèces.

Alors que les scientifiques tirent la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années sur les risques encourus à dépasser ces limites fondamentales à l’équilibre de notre planète, il semble que le message ne porte pas. «Il est urgent de prendre la menace au sérieux et d’avoir plus de constance dans nos actions. Chaque petit geste compte à présent», soutient la chercheuse. Pour faire un pas en arrière et de chercher à rétablir l’équilibre.

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