C’est un virus sans qui nous ne serions peut-être pas là pour en parler. Un passager clandestin dont on aurait toutes les raisons de se méfier, mais qui nous aurait protégé des autres virus et influencé notre développement.

De son petit nom HERVK, il s’introduit dès les toutes premières étapes de l’embryon —lorsque celui-ci n’est formé que de huit cellules, trois jours après la conception. De cette façon, il mêle son matériel génétique au nôtre, soit la façon classique par laquelle tout rétrovirus survit. Sauf qu’avec le temps, certains rétrovirus ont cessé d’être une menace: l’organisme qu’ils envahissent s’est adapté, et le matériel génétique du rétrovirus s’est simplement fondu dans un plus grand ensemble. Les experts évaluent qu’environ 8% de notre génome aurait une telle origine, appelée rétrovirus endogène.

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Avec HERVK, on apprend toutefois quelque chose de neuf: les gènes de ce rétrovirus ne sont pas devenus inactifs avec le temps, ils continuent apparemment de jouer un rôle dans le développement futur de l’embryon. Selon ce que publient dans Nature Joanna Wysocka et ses collègues de l’Université de Californie, les gènes en question produisent une protéine qui empêche d’autres virus de pénétrer l’embryon.

De plus, les chercheurs sont déjà en train de se demander à quoi d’autre ce virus pourrait contribuer, lorsque les cellules de l’embryon se multiplient et se spécialisent. Selon les généticiens, HERK aurait décidé de faire de nos gènes sa maison il y a environ 200 000 ans, ce qui en fait le plus récent des rétrovirus endogènes.

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