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Eh bien non, la NASA n’a pas mis au point un système permettant de voyager plus vite que la lumière. Au mieux, peut-être 10% de la vitesse de la lumière, ce qui serait déjà une énorme percée technique. Mais pas mal de confirmations restent à faire avant de s’exciter.

En juillet 2014, une des nombreuses branches de l’agence spatiale américaine, appelée Eagleworks, consacrée à la «recherche sur la propulsion avancée», avait fait parler d’elle avec l’annonce, lors d’un congrès, d’un test intrigant : un moteur électromagnétique, ou EM Drive, ou propulseur à cavité résonnante électromagnétique pour les intimes, «défiant les conceptions traditionnelles de la physique». Pas n’importe quelle conception: celle de la conservation de l’énergie qui stipule que rien ne se perd, rien ne se crée.

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Selon la présentation faite au congrès en question, des micro-ondes ricochant à l’intérieur d’une «cavité résonnante» en forme de cône créeraient une énergie électrique capable de donner une poussée à un engin, sans qu’il ne soit nécessaire d’éjecter du carburant.

C’était du moins (en très gros) leur explication, et la théorie elle-même est défendue par des passionnés, notamment en Grande-Bretagne, en Chine et aux États-Unis, depuis 2006. Un petit groupe de la même branche de la NASA a donc poursuivi sur cette lancée, et vient d’annoncer avoir mené les tests sous vide. Une annonce qui, en soi, est à elle seule de nature à susciter le scepticisme: ils n’ont pas publié un article scientifique mais un message sur un forum électronique. Qui a été lu 500 000 fois, d’où la rumeur en cours sur Internet.

En gros, l’ingénieur Paul March y rapporte que le EM Drive a été testé avec succès sous vide, une expérience qui avait pour but d’éliminer une des critiques des expériences précédentes: que l’effet observé aurait été causé par les conditions environnementales entourant l’expérience —par exemple, la chaleur.

Si l’effet observé s’avérait réel —et c’est un gros si— s’il se produit vraiment quelque mystère à l’échelle quantique dans cette cavité, cela ouvrirait la porte à un nouveau système pour tous les futurs engins spatiaux... mais sans aller au-delà de la vitesse de la lumière, comme le suggère la rumeur trop Star Trek ou Star Wars.

Plus prosaïquement, si ça marche, n’importe quel engin «réel» pourrait profiter d’un système économe en carburant: que ce soit un satellite en orbite terrestre qui doit corriger sa trajectoire ou une mission vers Mars. L’effet se ferait encore plus sentir sur de longues distances: puisqu’un tel système pourrait accélérer très longtemps, le journaliste George Dvorsky calcule qu’un voyage jusqu’à l’étoile la plus proche pourrait se faire en «seulement» quelques décennies, à une vitesse d’environ 9,4% celle de la lumière —plutôt que quelques milliers d’années avec la technologie actuelle. Ça mettrait les étoiles à la portée des humains, mais pas tout à fait de la façon dont une série télé l’aurait imaginé...

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