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Leurs visages remplissent votre fil Facebook, que vous les relayiez ou non. Les personnes disparues laissent souvent qu'une trace ténue : un nom, une photo et les circonstances de leur disparition.

De brèves informations qui résument la situation d’angoisse et d’incertitude des proches. « Où voulait-elle aller? Lorsqu'une personne s’égare, c’est la première chose que l’on se demande. La seule certitude que nous ayons, c’est son point de départ », confirme Miguel Blanco, étudiant à la maîtrise au département de géomatique appliquée de l’Université de Sherbrooke.

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Avec l’idée en tête de modaliser la distance marchée par une personne disparue, le chercheur a conçu un logiciel alliant les données personnelles de cette personne aux données géographiques. L’âge, le sexe, le poids, la santé et la condition physique permettront ainsi d’évaluer sa vitesse de marche en fonction du type de terrain couvert.

Pour un précédent employeur, Miguel Blanco avait développé une application géographique consultable sans avoir à se brancher à Internet. Son expertise en cartographie, acquise dans les parcs nationaux de la Colombie, lui a été depuis fort utile.

« Il manquait cependant quelque chose à cette application : l’aspect humain. Réussir à faire le pont entre l’environnement et l’homme », résume le chercheur. S’inspirant des travaux de Robert J. Koester, neurobiologiste de l’Université de Virginie et président du Conseil de recherche et de sauvetage de Virginie, Miguel Blanco y a donc intégré la capacité de marche des personnes disparues permettant du coup de tracer un périmètre de la distance marchée maximale en un temps donné.

Du territoire à l’homme Une personne marche en moyenne 7 km/heure en ligne droite sur un terrain plat. Un enfant ou une personne malade, beaucoup moins. La densité de végétation ou la topographie difficile du terrain réduiront aussi le territoire parcouru.

L’analyse automatisée des données, y compris la météo de la journée, fournira la zone de recherche à fouiller. Deux minutes suffisent pour cerner le périmètre. « Plutôt que de perdre de longues heures en analyse, le coordonnateur des équipes de recherche pourra rapidement prendre une décision pour le déploiement des équipes », explique Miguel Blanco.

Le chercheur vient de déposer une demande de financement au Fonds des nouvelles initiatives de recherche et de sauvetage du Secrétariat national de recherche et sauvetage afin de rendre disponible son outil, via une plateforme internet, à toutes les équipes de recherche qui désirent l’utiliser.

Près de 9 000 personnes disparaissent chaque année au Canada. Les activités de recherche et de sauvetage, réparties entre compétences fédérales et provinciales, se compliquent par l’immensité et la diversité du territoire — 18 millions de kilomètres carrés de terre et d’eau, plus de 243 800 kilomètres de littoral, 3 océans, 3 millions de lacs et le réseau hydrographique du Saint‑Laurent.

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