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Qu’arrive-t-il quand on tente de répliquer des études qui concluent que la Terre n’est pas en train de se réchauffer? Rien.

Elles seraient 2 à 3%. C’est-à-dire les études sur le climat, publiées dans des revues révisées par les pairs, qui réfutent l’idée que la Terre soit en train de se réchauffer ou que l'humain en soit responsable. Le chiffre lui-même est sujet à caution : on a l’habitude d’entendre que 97% des études sur le climat concluent à un réchauffement, mais la première personne à avoir effectué une telle compilation, l’historienne Naomi Oreskes, avait conclu qu’entre 1993 et 2003, parmi 928 études révisées par les pairs portant sur le « réchauffement global », le total de celles qui arrivaient à la conclusion qu’il n’y avait pas de réchauffement était de... 0%.

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Un groupe de chercheurs a néanmoins décidé d’investiguer ce à quoi ressemblaient 38 études faisant partie de ces 3%. En vertu du principe qu’une étude scientifique, de quelque discipline que ce soit, n’acquiert de la valeur qu’à mesure que ses résultats ont pu être validés et reproduits par d’autres chercheurs, ils ont donc tenté de répliquer les résultats de ces études dites «climatosceptiques». À défaut d’en être capables, ils ont vu se dégager des tendances qui sont «la norme plutôt que l’exception» :

  • ces études sont très sélectives quant aux données qu’elles choisissent; il suffit d’élargir la base de données pour que leur modèle ne passe plus la rampe;
  • certaines s’appuient sur de la physique qui relève du mythe; par exemple, le mythe selon lequel l’effet de serre serait devenu saturé, une affirmation démentie par les observations depuis le milieu du 20e siècle;
  • il ne se dégage ni modèle ni explication de leurs conclusions et quand il y en a, ces explications se contredisent d’une étude à l’autre, au contraire des conclusions du 97% qui ne peuvent s’expliquer que par un réchauffement en bonne partie causé par l’humain.

Le but de cette analyse, explique l’auteur principal, Rasmus Benestad, sur le blogue Real Climate , n’est pas d’attaquer les climatosceptiques —l’un des auteurs, Katharine Hayhoe, est une climatologue américaine qui a fait du dialogue sa marque— mais de comprendre par quel chemin certains en arrivent à des conclusions contraires, afin d’avoir avec eux une base de discussion plus factuelle. D’où le titre de leur recherche : «Learning from mistakes in climate research».

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