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Aurait-on identifié des « marqueurs épigénétiques » de l’homosexualité ? L’idée ressemblait trop à celle, depuis longtemps discréditée, du « gène gai » pour passer comme une lettre à la poste.

L’épigénétique, c’est l’étude des modifications qui surviennent dans nos gènes après la naissance. La semaine dernière, une équipe de l’Université de Californie à Los Angeles a donc annoncé lors d’un congrès de généticiens avoir identifié, chez 37 paires de jumeaux identiques dont un des deux était homosexuel, des différences dans les « marques de méthylation ». Les chercheurs affirment que ces marques permettent d’identifier correctement l’individu homosexuel dans 67 % des cas.

Problème, ont contesté plusieurs participants au congrès américain de génétique humaine : 67 % de 37, c’est un tout petit échantillon, et qui plus est, seule la moitié de l’échantillon peut être prise en considération —  le groupe « testé » pour ses marqueurs d’un côté, et le groupe utilisé comme modèle de l’autre.

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Les critiques sévères ont été résumées dans un billet de blogue du journaliste Ed Yong : « si vous utilisez cette stratégie, vous risquez de trouver des résultats positifs par le seul hasard ». Billet qui a donné lieu à une réplique du chercheur principal Tuck Ngun, pour qui cette méthode statistique est au contraire couramment utilisée dans le champ de la modélisation, qui a donné lieu à une contre-réplique du statisticien Andrew Gelman sur son blogue. La seule chose qui fait consensus, c’est que tout ceci repose sur une présentation de 10 minutes dans un congrès, et qu’il vaudrait mieux que la recherche soit rapidement publiée quelque part, ce qui permettrait à un comité de révision d’examiner les données brutes.

 

 

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