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Au Sud, la science se fait modeste. Son dynamisme rayonne peu vers le Nord. Il est vrai que les doctorants ne foisonnent pas, tout comme les bourses et les subventions à la recherche. Une science discrète donc qui alimente peu les médias occidentaux, plus alertés par les migrants qui échouent sur leurs plages.

Pourtant, la solution de la crise des réfugiés pourrait passer par le développement des sciences et de l’éducation dans les pays en voie de développement. Romain Murenzi, directeur général de l’Académie mondiale de la science pour le développement de la science dans les pays en voie de développement, propose de s’attaquer aux racines d’un problème qui dépasse les frontières : l’exclusion sociale. « La stratégie de l’exclusion a en effet un impact sur la paix et la sécurité de la planète. »

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Lors de sa récente conférence montréalaise La science et l’éducation dans les pays en voie de développement, organisée par le bureau du Scientifique en chef, l’UQAM et le Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie, il soulignait l’importance de lier l’économie, les questions environnementales et l’inclusion sociale au niveau de la planète. Rappelant les objectifs de développement durable de l’ONU, il pointe en priorité le 4e objectif, celui de l’éducation.

Car l’accès au savoir passe d’abord par l’école. Il est vrai toutefois que le continent africain présente de nombreux défis : 34 pays des 48 moins avancés de la planète sont africains, tout comme 30 millions des 57 millions d’enfants qui n’ont pas accès à l’école.

Les infrastructures routières, les communications ou la santé, la science est partout. « Il faut implanter la culture de l’innovation en Afrique. Nous l’avons fait avec le lavage du café au Rwanda. Vous ne pouvez pas répondre à la pauvreté si vous ne développez pas d’abord l’économie du savoir au pays », insiste-t-il.

Les questions sans passeport

Tout comme les changements climatiques, l’accès à l’eau, l’insécurité alimentaire; de nombreuses « questions sans passeport » restent en attente de réponses communes, même lorsque les conséquences se vivent principalement au Sud. « L’eau, et son manque, seront de plus en plus liés à des conflits mondiaux », relève d’ailleurs M. Murenzi.

Basée à Trieste, en Italie, l’Académie mondiale de la science pour le développement de la science dans les pays en voie de développement a pour mission de soutenir l’essor des sciences et techniques dans les pays du Sud. Cela passe par l’octroi de bourses et des dons d’équipement de recherche, mais aussi par l’accès à une plus grande qualité de l’enseignement et d’échange de données scientifiques.

« La science a un rôle à jouer dans l’accès au savoir. Pour cela, il est nécessaire que chaque pays en voie de développement se dote de politiques scientifiques », insiste le directeur général. Une question qui ne nous est pas étrangère ici et pour laquelle, nous devrions nous montrer solidaires. Car investir dans le sud, c’est investir dans la paix.

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