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Si vous privilégiez les croustilles aux légumes et les fruits « à dérouler » pour les collations des petits et des grands, sans doute devriez-vous revoir quels aliments glisser dans vos boîtes à lunch. Le label « santé » apposé trop souvent sur certains aliments serait souvent bien surfait.

« Nous privilégions certains aliments aux dépens d’autres, car l’aura “santé” nous aveugle. Manger une salade César avec vinaigrette crémeuse et petits croûtons ne sera pas mieux pour notre santé que de manger un hamburger, il faut arrêter de nous leurrer », annonce la chercheuse de l’École de nutrition et de l’Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels (INAF), Véronique Provencher.

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Dans un récent article, qu’elle signe avec sa collègue Raphaëlle Jacob, la nutritionniste constate que certains aliments ont plus la côte que d’autres au palmarès de la bonne alimentation. Ce qui pousse d’ailleurs certaines personnes à tomber plus facilement dans le paquet de biscuits « avoine et raisins, riches en fibre ».

Notre perception alimentaire, teintée de notre culture et de notre souci de rester mince, se brouille face à la surabondance d’informations, à l’offre alimentaire plus riche ou encore à l’adroit placement de produits en magasin. Au point que nous n’accordons pas toujours la valeur qu’il faudrait aux aliments empilés dans nos paniers et nos frigos.

Notre culture, nos antécédents familiaux, notre physiologie, mais aussi notre satiété sensorielle spécifique — la faculté de se rassasier de certains goûts — contribuent également à nous influencer lors des achats. Certains aliments plus visibles dans notre environnement font aussi pencher la balance de ce côté. « Le fameux pot de verre de bonbons sur le bureau qui disparaissent plus vite que ceux dans le pot posé en hauteur, posé sur le classeur… Plutôt que de parler d’aliments “santé” — qui résulte de l’image de marque, selon moi — il vaut mieux parler d’aliments nutritifs et les manger avec équilibre et modération », souligne la chercheuse.

Obésité d’information

Alors que Santé Canada et nos voisins américains revoient l’étiquetage nutritionnel de leurs emballages alimentaires, et que l’affichage des calories sur les menus des chaînes alimentaires pourrait devenir obligatoire, Véronique Provencher doute que ces initiatives pousseront les consommateurs à manger mieux.

Selon elle, il serait plutôt temps de s’interroger sur les priorités de l’agenda de ceux qui nous nourrissent. Des choix collectifs qui se reflètent dans les prix des aliments disponibles, particulièrement dans les quartiers les plus défavorisés de nos villes. « Comment se fait-il que la malbouffe soit toujours moins chère que les fruits et légumes ? Il est temps de se questionner sur nos politiques alimentaires, mais aussi sur les choix que nous faisons collectivement », tranche-t-elle.

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