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Qu’est-ce qui distingue un politicien doté d’une très grande confiance en soi d’un escroc ? Pas grand-chose, écrit l’auteur Maria Konnikova, à qui un certain politicien américain fournit en ce moment une abondante matière pour approfondir son portrait de « l’artiste de l’escroquerie ».

Escroquerie, pas au sens financier du terme, mais au sens de mensonge, tromperie, manipulation : qu’est-ce qui nous rend si aptes à croire à un artiste du mensonge (en anglais, con artist), a-t-elle demandé plus tôt cette année dans son livre The Confidence Game. Et une partie de la recette, rappelle-t-elle à la lumière de cette campagne présidentielle pas ordinaire, réside dans les intentions de « l’artiste » : au contraire d’un menteur ordinaire qui trompe pour se sortir du pétrin ou faire du mal, « l’artiste » a un objectif précis — la gloire, la fortune, le pouvoir — au-delà duquel tout le reste devient secondaire.

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« Les escrocs ne croient pas vraiment en quelque chose ; ce sont des opportunistes », dont les propos fluctuent tant qu’ils leur permettent d’atteindre leur objectif. « Les escrocs ne vendent pas de la réalité ; ils vendent une illusion à laquelle leurs victimes veulent déjà croire ». Quelle différence avec un politicien ordinaire, demanderont les cyniques ? Pour Konnikova, le politicien peut placer l’idéologie avant sa gloire personnelle ; il peut même croire à ses promesses. L’escroc qui tâte de la politique, lui, ne croit même pas à ce qu’il dit, il utilise l’émotion à dessein pour tromper, et il a tendance à abandonner la politique « dès qu’elle cesse de servir ses objectifs ».

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