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Est-il possible d'être inquiet si quelqu'un injecte un milliard de dollars d'argent frais dans la recherche sur le cancer ? Oui, s’il n’y a ni plan, ni concertation.

Ce milliard, c’est la cible que vient d’annoncer le programme américain National Cancer Moonshot, lancé par le vice-président Joe Biden au mois de février. Le programme espère recueillir cette somme pour la recherche en huit ans, en bonne partie grâce à des dons privés. Le terme « moonshot » est une référence aux investissements énormes des années 1960 dans les missions lunaires : spectaculaires, mais sans plan à long terme. Parallèlement, trois fonds de recherche privés sur le cancer sont également sur les rails, le tout dernier lancé par un don de 250 millions $ du cofondateur de l’ancienne firme de partage de musique Napster. Le défaut de tels « lancements » est qu’ils ont chacun des objectifs définis par leurs fondateurs — les recherches sur l’immunothérapie figurent en tête de liste des trois plus petits fonds privés — sans garantie de collaborations et avec des risques de dédoublements. Et même si un consensus semble se dégager sur le fait que l’immunothérapie est une piste prometteuse pour 15 à 20 % des patients, on est encore loin d’en comprendre les mécanismes. Or, de tels programmes ont la faiblesse de vouloir trouver un traitement le plus vite possible, au détriment de la recherche fondamentale.

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