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En cinq ans, 50 000 années d’histoire ont vu des chapitres entiers être réécrits, grâce à un généticien danois, son équipe et bien des voyages.

Enfant, Eske Willerslev rêvait de l’Arctique. À 44 ans, il fait l’objet d’un portrait dans l’édition du 17 mai du New York Times. On lui doit le décodage du génome d’un Groenlandais de 4000 ans, de Sibériens cinq fois plus âgés, et d’un certain « Kennewick », l’un des squelettes préhistoriques les plus célèbres des Amériques, qui fut au centre d’une querelle de deux décennies entre les scientifiques et les groupes amérindiens de l’État de Washington. Grâce à ces empreintes du passé recueillies au Centre de géogénétique de l’Université de Copenhague, on sait par exemple que des « Paléoesquimaux » ont vécu dans le Grand Nord avant les Inuits, mais n’ont pas laissé de descendants ; que des gènes européens étaient présents chez des Sibériens il y a 24 000 ans, ceux-là mêmes dont les descendants ont ensuite peuplé les Amériques ; qu’un peuple de l’âge du bronze appelé Yamna a migré il y a 5000 ans du sud de la Russie jusqu’à l’Atlantique ; et que les ancêtres des aborigènes australiens se sont séparés des autres groupes non-africains il y a environ 70 000 ans — faisant des aborigènes, a écrit leur gouvernement avec fierté dans un communiqué, le plus ancien groupe à avoir vécu en continu sur le même sol.

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