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Les incendies qui ont ravagé l'Indonésie en 2015 ont engendré un panache de fumée qui a recouvert pendant deux mois la moitié de l'équateur — de l'Afrique orientale jusqu'à l'océan Pacifique — une échelle habituellement associée aux éruptions volcaniques.

Une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS) affirme que ces incendies exceptionnels ont relâché dans l'atmosphère 1,5 milliard de tonnes de dioxyde de carbone — plus que le total des émissions du Japon en 2013 — et ont exposé 15 millions de personnes, en Indonésie et dans les pays voisins, à des risques élevés de lésions respiratoires.

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La culture sur brûlis est une technique agricole ancienne en Indonésie. Elle est pratiquée par les fabricants de pâte à papier et les plantations de palmiers. L’Indonésie est le premier producteur mondial d’huile de palme et chaque automne, les brouillards envahissent une partie de l’Asie du Sud-Est à cause de ces incendies. En 2015, le phénomène El Niño a accentué la sécheresse, rendant ces brasiers impossibles à éteindre avant l'arrivée tardive de la mousson.

En analysant les données des quinze dernières années, les chercheurs américains et néerlandais ont calculé que, lorsque les précipitations sont supérieures à 6 millimètres par jour, les incendies restent modestes et la pollution limitée. En revanche, des précipitations inférieures à 4 millimètres par jour constitueraient le « point de basculement » au-delà duquel les incendies deviennent ingérables. Des données qui pourraient être grandement utiles lors du prochain retour d'El Niño.

- Matthieu Fannière

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