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L'élevage et le commerce des lapins et des lièvres seraient à l'origine de la puissance de l'antique cité de Teotihuacan, située dans la vallée de Mexico.

La plupart des gens vivaient dans de grands immeubles multifamiliaux dans cette métropole avancée qui comprenait plus de 100 000 habitants à son apogée — de 450 à 550. Teotihuacan était alors la plus grande zone urbaine des Amériques, comparable par sa taille et son développement à Alexandrie ou Rome. Or, cette prospérité proviendrait de l'élevage de lapins et de lièvres, selon une étude publiée dans la revue PLOS ONE. L'équipe américano-mexicaine a fouillé un ancien complexe d'habitations orné d'une sculpture de lapin en pierre. Les chercheurs y ont trouvé des chambres jonchées d'os de léporidés, ainsi que des lames d'obsidienne, utilisées pour découper et gratter les peaux. Des restes de lapereaux et une pièce entourée de murets, qui semble avoir servi d'enclos, indiquent que les habitants y pratiquaient l'élevage. Enfin, l'analyse de ces ossements a montré que 74 % de l'alimentation de ces mammifères provenait de plantes cultivées par les humains, telles que le maïs.

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D'après les auteurs, les lapins et les lièvres étaient élevés pour leur viande et leur fourrure, mais aussi pour leurs os, qui servaient à fabriquer des outils. Cependant, l'archéologue Michael Smith, de l'université d'État de l'Arizona, relativise l'importance de la viande dans le régime des habitants de Teotihuacan, rappelant que les haricots et le maïs constituaient déjà pour eux une source complète de protéines.

- Matthieu Fannière

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