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L’observation d’un geyser à la surface d’une lune de Jupiter, annoncée lundi, est encourageante pour les chasseurs de vie extraterrestre, mais loin de la preuve définitive qu’ils attendent : personne n’est capable d’affirmer hors de tout doute qu’il y a vraiment un océan là-dessous. Et s’il y en a un, s’il est durable.

 

Europe, l’une des plus grosses lunes de Jupiter, est recouverte d’une couche de glace de plusieurs kilomètres d’épaisseur. Cette couche est parcourue de fissures qui, depuis leur observation dans les années 1970, laissent croire qu’il pourrait s’agir de banquises flottant sur un océan. Alors que la température à la surface avoisine les moins 180 °C, il ferait donc suffisamment chaud là-dessous pour conserver l’eau à l’état liquide — peut-être grâce à une activité volcanique ou à l’immense force d’attraction de Jupiter, qui créerait sur le roc « européen » un effet semblable aux marées sur Terre.

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Mais le problème est que dans plusieurs des modèles créés par les astronomes depuis les années 1970, cet océan alterne entre de la neige mouillée (« slush ») et de l’eau — bref, il n’est pas stable. Et dans les scénarios les plus optimistes — suggérés par l’interaction entre Europe et le champ magnétique de Jupiter — l’« océan » permettrait l’éclosion de microbes, mais pas d’une forme de vie plus complexe. Par contre, si une partie de cette eau s’échappe régulièrement par des geysers, comme le laisse supposer l’annonce faite cette semaine, cela pourrait faciliter la tâche d’un futur robot à la recherche de vie : plutôt que de devoir creuser sous la glace, il n’aurait qu’à recueillir un échantillon de ces geysers pour que les biologistes en aient le cœur net. Autant la NASA que l’Agence spatiale européenne (ESA) travaillent depuis des années sur un engin : celui de l’ESA, appelé Juice ( JUpiter ICy moons Explorer ) est censé partir le premier, en 2022.

 

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