biofilm_sur_un_grain_de_sable_-_bacteries.jpg
Alors que les scientifiques commencent à peine à étudier le rôle des microbes dans l’équilibre de notre planète, les changements climatiques vont-ils rendre toutes ces recherches inutiles ?

Les microbes ont la cote cet automne. Coup sur coup, deux ouvrages de vulgarisation explorent le rôle de « l’écosystème » qui vit en nous — I Contain Multitudes , par le Britannique Ed Yong, et Mille milliards d’amies , par la Québécoise Marianne Desautels-Marissal. Mais en parallèle, les microbiologistes, eux, en sont déjà à tenter de comprendre l’écosystème mondial des microbes — le microbiome planétaire, en quelque sorte. Le Earth Microbiome Project , par exemple, est une initiative massive de collecte d’échantillons de sols dans des milliers d’écosystèmes, tout comme la Global Soil Biodiversity Initiative , entreprise en 2011. Or, le problème est que ces sols changent au rythme des changements climatiques : à quelle vitesse notre compréhension des interactions entre ces microbes et leurs environnements sera-t-elle dépassée ? Saurons-nous prévoir à temps les impacts qu’auront, sur des sols utilisés pour l’agriculture, des déplacements massifs de populations microbiennes en raison de l’augmentation de la température ? Au printemps dernier, une équipe a présenté dans la revue PLoS One des données comparatives comme il en existe trop peu : des populations de microbes déplacées dans un nouvel environnement et dont on a comparé la vitalité, en 1994 et en 2011. « Ces microbes ont d’une certaine façon perdu la capacité à s’adapter à leurs nouvelles conditions », résumait alors la biologiste Vanessa Bailey.

Je donne