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La future équipe Trump commence à prendre forme. Parmi les noms lancés depuis deux jours, un certain Ben Carson, qui est un des deux candidats pressentis au poste de ministre de l’Éducation (Education Secretary). Or, Carson est... créationniste.

On se souviendra de Ben Carson, neurochirurgien à la retraite de 65 ans, comme ayant été l’un des candidats républicains à la présidence —et le seul Afro-Américain du groupe. Il avait abandonné la course assez tôt, mais avait eu le temps de se faire remarquer pour ses propos islamophobes et pour avoir dit que les États-Unis sous Obama se comparaient à l’Allemagne nazie. Avant d’être candidat, il ne s’était pas seulement affiché sans honte comme créationniste partisan de la « théorie de la Terre jeune » —soit 6000 ans. Il avait aussi qualifié l’évolution de « satanique » et le Big Bang, de « conte de fées ».

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L’éducation aux États-Unis relève des États, mais le ministre de l’Éducation peut proposer des normes nationales. Par exemple pour l’enseignement des sciences...

Si Ben Carson entrait au cabinet, il serait en bonne compagnie : le futur vice-président, Mike Pence, est lui aussi créationniste. En tant que gouverneur de l’Indiana, il s’est par ailleurs opposé au financement de la recherche sur les cellules souches et à la règlementation du tabac. En plus d’être un féroce opposant à l’avortement.

Les noms qui circulent ( BuzzFeed en cite 41, presque tous des hommes) ne comportent pas d’autres surprises du genre, mais les amateurs de science ne sont pas rassurés pour autant. L’astronome et blogueur Phil Plait a écrit vendredi :

C’est comme si l’équipe de transition de Trump avait fait une liste des 300 millions d’Américains, les avait classés par compétence et leur capacité à ne pas briser tout ce qu’ils touchent, et qu’elle avait ensuite commencé par la fin.

Pas de surprise, mais des conflits d’intérêts répétitifs. L’un des candidats au poste de ministre de l’Énergie, Harold Hamm, est un millionnaire du pétrole. Le principal candidat au poste de ministre de l’Intérieur, Forrest Lucas, est un ex-cadre de l’industrie pétrolière. Au moins trois membres de l’équipe de transition sont des lobbyistes du pétrole et du gaz, qui seront responsables des dossiers énergétiques. La principale tâche de l’équipe de transition est d’embaucher, dans leurs domaines respectifs, les quelque 4000 personnes de la future administration.

Incidemment, on trouve aussi, parmi les 41 noms, des lobbyistes de la pharmaceutique, des transports et des télécommunications. Découvrir des lobbyistes n’est pas inhabituel à Washington, sauf que l’un des rares points détaillés du programme électoral de Trump était son intention de s’attaquer... aux lobbyistes.

Et enfin, il y a le cas de l’économiste Myron Ebell, en charge de l’équipe de transition de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), et qui est surtout connu, depuis des années, comme climatosceptique. Plusieurs républicains aimeraient voir disparaître l’EPA —ils l’accusent de nuire à l’économie avec ses normes anti-pollution—, mais comme le rappelait vendredi le magazine Undark , le président Ronald Reagan s’y était essayé au début des années 1980, et il avait échoué. Dans tous les cas, Myron Ebell se sentira lui aussi moins seul : un autre climatosceptique, Kevin Cramer, a été le conseiller à l’énergie de Trump pendant la campagne.

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