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« Identifier la vérité est compliqué » disait récemment Mark Zuckerberg, grand patron de Facebook, dans une réplique maladroite aux reproches sur l’avalanche de fausses nouvelles qui ont pollué son réseau social pendant les élections américaines.

Ce n’est plus une surprise pour quiconque : Internet, en démocratisant l'accès au savoir, a aussi ouvert la porte à la diffusion des informations fausses, voire carrément dangereuses pour la santé —comme un régime à base d’ananas pour guérir le cancer. Un phénomène qui semble toutefois prendre une ampleur sans précédent sur Facebook. Or, c’est souvent en toute bonne foi que des gens partagent ces informations, si personne ne leur a appris à distinguer le vrai du faux sur Internet.

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Évidemment, nul ne prétend que les solutions à la lutte à la désinformation sont simples, mais les analyses post-Trump convergent : il faudrait plus d’humains, et moins d’algorithmes.

C’est dans ce contexte qu’a été créé le printemps dernier Le Détecteur de rumeurs afin d’aider les internautes à faire le tri, à distinguer le fondamental de l’anecdotique. Et bien sûr, spécifiquement en science.

De telles rubriques de vérification des faits commencent à se multiplier dans les médias américains et européens (PolitiFact, FactCheck.org, Les Décodeurs du journal Le Monde, l’Inspecteur viral du journal Métro) mais la plupart se concentrent sur la politique ou sur les rumeurs virales d’Internet. Le Détecteur de rumeurs, qui a obtenu son élan grâce à une campagne réussie de sociofinancement, est la première rubrique du genre axée sur l’information scientifique en français. Et en janvier, on passe à la vitesse supérieure!

Le Détecteur de rumeurs s'attaque à une grosse bouchée, mais ce n'est pas le genre de défi qui rebute des journalistes scientifiques. Leur mission est de rechercher le contexte, les bémols, les explications, revenir à la source première, ne pas prendre pour acquis que toutes les opinions se valent. C’est d’ailleurs ce qu’avait martelé la campagne #100LaScience pilotée ce printemps par l’Agence Science-Presse : il faut embaucher plus de journalistes scientifiques pour remettre les pendules à l’heure, comme ils l’ont fait avec la cité maya, la charcuterie qui cause le cancer et autres « super-lunes ».

Avec cette initiative, nous voulons aussi aider nos lecteurs à développer leur esprit critique, non seulement en leur fournissant une boîte à outils, mais à travers la vérification des faits semaine après semaine : en leur montrant une démarche de vérification qu'ils peuvent s'approprier, et en leur illustrant, à travers cette vérification, comment se construit la science.

Le Détecteur de rumeurs embauchera donc ce mois-ci un journaliste scientifique, qui sera voué exclusivement à la vérification des faits. Vous verrez plus souvent apparaître notre « véritomètre » —cette nouvelle vraie, fausse, ou entre les deux— et vous serez plus que jamais sollicités pour nous soumettre des nouvelles à vérifier. Attachez vos tuques en prévision de janvier : le Détecteur passera à la vitesse grand V en produisant chaque semaine de 2 à 3 textes, parfois accompagnés d’infographies et de capsules vidéo.

Et nous lançons une invitation à tous les médias, papier ou numériques, petits et grands, qu’ils soient ou non abonnés en ce moment à l’Agence Science-Presse : si vous diffusez cette rubrique, vos lecteurs ne seront pas déçus!

Cette production sera rendue possible grâce au soutien financier des Fonds de recherche du Québec et du Bureau de coopération interuniversitaire.

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