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Si vous perdez votre emploi, ou si vos revenus diminuent soudainement, vous allez réduire aussitôt vos dépenses. Cela semble logique et pourtant, c’est en contradiction avec une des théories dominantes de l’économie depuis le milieu du 20e siècle.

Selon cette théorie énoncée en 1958 par l’économiste Milton Friedman, le citoyen moyen dépenserait en fonction d’une vision à long terme : combien il s’attend à gagner pendant le reste de sa vie. Si une malchance survient, il emprunte. À l’inverse, s’il reçoit un chèque inattendu, il le met à la banque plutôt que de l’utiliser pour s’acheter ce dont il rêve depuis longtemps. La théorie n’a pas seulement survécu à des décennies de contre-exemples, elle a également servi à établir des politiques gouvernementales en fonction desquelles il ne sert à rien de verser une aide financière à des groupes en difficulté, puisqu’on assume que cette aide ne sera pas utilisée.

 

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Or, deux économistes américains, Peter Gagnon et Pascal Noel, viennent de (re) démontrer que le consommateur réagit beaucoup plus à court terme que ce que Milton Friedman et ses successeurs théorisent : à une baisse de revenus correspond une diminution immédiate des dépenses. Comme l’explique leur collègue Noah Smith dans le magazine Bloomberg, ce qui est étonnant n’est pas ce qu’ils ont démontré, mais le fait qu’il soit encore nécessaire de taper sur ce clou — et le fait que les études en économie semblent aussi réticentes à s’ajuster.

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