gibbon

Près des deux tiers des espèces de primates sont menacées de disparition. L’étude qui a lancé cette bombe cette semaine est décrite comme étant « d’une ampleur sans précédent », entre autres parce que l’univers des primates est plus mal connu qu’on l’imagine.

Au-delà des chimpanzés et des gorilles — et des humains — on recense en effet un peu plus de 500 espèces de primates, dont 85 identifiées uniquement depuis le début du siècle. La toute dernière est une espèce de gibbon en Chine, annoncée ce mois-ci, et quelques autres devraient s’ajouter à la liste cette année.

D’où la difficulté à obtenir un portrait d’ensemble. Plusieurs de ces découvertes surviennent parce que la déforestation permet soudain d’identifier des espèces qui se tenaient jusque-là à distance des humains, mais la déforestation signifie aussi que leur habitat rétrécit : les trois quarts des 505 espèces sont en déclin, et si la tendance se maintient, plusieurs seront carrément disparues d’ici 50 ans. Certaines des 85 « nouvelles » espèces étaient toutefois déjà connues : c’est l’analyse de leur ADN qui a permis de déterminer que certains individus formaient une branche distincte de l’espèce à laquelle on les avait toujours associés.

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Dans le dernier quart, celui des primates qui se portent mieux, on retrouve les moins spécialisés, détaillent les chercheurs dans Science Advances : c’est-à-dire ceux qui sont assez « flexibles » pour s’adapter à un changement dans leur environnement. Mais la plupart n’ont pas cette chance, et parmi les plus menacés, on retrouve tous les grands singes : chimpanzés, gorilles, bonobos et orangs-outans. Ainsi que les lémuriens de Madagascar, connus pour leurs grands yeux et leur queue en spirale, dont la population avoisine les 2000. « La situation est pire qu’il y a 10 ans », résume la chercheuse principale, l’anthropologue Katherine C. MacKinnon, de l’Université Saint-Louis.

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