vaccination

Les anti-vaccinations pourraient bien se réjouir en 2017 de leur première grande victoire : grâce à eux, on pourrait assister à la première grande épidémie de rougeole en Amérique du Nord en un demi-siècle.

Selon le pédiatre américain Peter J. Hotez, on en voit déjà les premiers signes avant-coureurs dans son État, le Texas. On y recensait cet automne 45 000 enfants qui ont reçu une « exemption non médicale », c’est-à-dire le droit de refuser d’être vacciné à l’école, pour des raisons religieuses ou personnelles. Et un mouvement local fait campagne pour inciter les parents à connaître et utiliser cette « clause de conscience », alerte dans le New York Times Peter Hotez, qui est aussi directeur du Centre pour le développement des vaccins à l’hôpital pour enfants du Texas.

 

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Le mythe d’un lien entre vaccin et autisme pourrait même regagner du terrain, avec l’intérêt que semble porter le président Trump à l’un des chefs de file du mouvement antivaccination, l’activiste Robert Kennedy Jr. La rougeole, comme la vaccination tend à nous le faire oublier, a déjà été l’une des maladies les plus dangereuses, en partie parce qu’elle est l’une des plus contagieuses : avant la généralisation du vaccin, les services de santé estimaient qu’une seule personne infectée pouvait en contaminer plus d’une douzaine. Cela signifie que plus le nombre d’enfants non vaccinés augmente, et plus augmente le risque qu’un enfant ou un adulte infecté contamine des enfants qui n’ont pas encore atteint l’âge de recevoir le vaccin. À travers le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 100 000 enfants meurent chaque année de la rougeole.

Mise à jour 15 février, 22h: Robert Kennedy Jr semble croire plus que jamais que le président Trump va créer une commission sur la "sécurité" des vaccins. Dans une conférence tenue mercredi à Washington en compagnie de l'acteur Robert de Niro, il a affirmé avoir rencontré des membres de la nouvelle administration à trois reprises depuis janvier.

"J'étais sceptique à l'idée que le mouvement anti-vaccination soit en train de gagner du terrain. Plus maintenant", écrit dans Vox la journaliste médicale Julia Belluz. Entre ceux qui refusent la vaccination pour leurs enfants et ceux qui la retardent, le portrait global est celui d'un mouvement qui gagne du terrain aux quatre coins des États-Unis —et qui pourrait profiter d'un nouvel élan s'il bénéficie d'un tel coup de pouce de la Maison-Blanche.

Mise à jour 18 février, 8h: "Délestez une vieille dame de ses épargnes et vous allez en prison. Délestez des millions d'enfants d'une protection contre des maladies évitables et vous êtes endossé par l'administration Trump", écrit le journaliste britannique Nick Cohen dans The Guardian.

Mise à jour 20 février, 22h: "Trump dynamise le mouvement anti-vaccination au Texas", écrit le Washington Post.

Mise à jour 23 février: Même le New York Times s'en inquiète en éditorial. Le mouvement anti-vaccination gagne un ami à la Maison-Blanche.

Mise à jour 3 mars: Et considérant le poids qu'ont les États-Unis sur la scène internationale, il ne faut pas non plus sous-estimer l'influence que pourrait avoir dans d'autres pays un mouvement antivaccins encouragé en haut lieu à Washington, écrit le Dr Peter Hotez.

Mise à jour 14 mars: Soupir de soulagement dans la communauté médicale. Scott Gottlieb, choisi par Trump pour diriger l'agence américaine des aliments et drogues (FDA) est pro-vaccins.

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