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Une équipe internationale a annoncé cette semaine avoir identifié 52 gènes, dont 40 inédits, qui sont liés à l’intelligence. Ce qui ne veut pas dire qu’ils ont découvert les gènes de l’intelligence.

La nuance, soulignée à grands traits par les chercheurs eux-mêmes, est d’autant plus importante que le sujet est controversé. En effet, s’il fut une époque où certains généticiens croyaient pouvoir un jour mettre le doigt sur « les » gènes de l’intelligence, les généticiens sont aujourd’hui les premiers à prévenir que l’environnement — la famille, l’école, la société — joue un rôle déterminant. Comme le rappelle la revue Nature dans un éditorial accompagnant la recherche, les fausses croyances du 20e siècle à l’égard de l’intelligence ont eu un impact négatif sur les motivations de certains de ceux qui ont fait la promotion du sujet — des motivations allant, dans le pire des cas, jusqu’au racisme.

L’étude en question, parue le 22 mai, consiste en une méta-analyse : une synthèse d’études totalisant 78 000 personnes dont les génomes ont été comparés, à la recherche de corrélations entre certaines séquences génétiques et les résultats, entre autres, à des tests de Q.I. Et corrélations il y a… même si elles n’expliquent que 5 % des variations dans les résultats aux tests d’intelligence. Pour être plus précis, le but de ces recherches aujourd’hui n’est pas d’identifier les racines de « l’intelligence », tant ce concept s’est lui-même complexifié, mais les racines de concepts plus précis, comme la capacité à raisonner ou à résoudre des problèmes.

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