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Une abeille peut-elle comprendre ce que « zéro » veut dire ? C’est ce que prétendent des biologistes de l’Université de Melbourne. Ce qui ferait de l’abeille, affirment-ils, « le premier invertébré » à comprendre ce concept.

Zéro, ça semble facile, et pourtant, même pour les humains, il faut du temps. Les enfants saisissent rapidement la différence entre « un » et « deux », mais ce n’est que plus tard que l’idée de « zéro », en tant que chiffre, s’enracine dans leur esprit. Historiquement, il en est de même : nos plus anciennes traces écrites de calculs ont au moins 5000 ans, mais le chiffre zéro, lui, n’apparaît que dans les deux derniers millénaires.

En ce qui concerne les abeilles, des études antérieures avaient conclu qu’elles pouvaient compter jusqu’à quatre. Les chercheurs ont donc voulu savoir si, à l’instar des chimpanzés et de quelques autres — dont le célèbre perroquet Alex — elles pouvaient franchir un pas de plus. Ces abeilles ont été confrontées à des plateformes contenant entre une et quatre formes géométriques. Certaines plateformes offraient une récompense (du sucre), d’autres une punition (de la quinine). Rapidement, les abeilles ont associé un « chiffre » avec le sucre : même quand les figures géométriques changeaient, c’est leur nombre qui déterminait correctement, dans 80 % des cas, le choix de l’abeille. Mais ces petites bêtes ont aussi appris avec succès à associer l’absence de chiffre — l’absence de forme géométrique — avec une récompense, quoiqu’avec un succès moindre. Une performance qui, si elle se confirmait, les mettrait à égalité avec de jeunes chimpanzés… et de jeunes humains.

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