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Vous avez peut-être lu, au début du mois, des articles sur l’apprentissage de « dialectes » par des chauves-souris. Celles-ci apprendraient à communiquer « à la manière des humains », selon l’un des articles du Jerusalem Online. Des nuances sont de mise.

En réalité, la recherche de l’Université de Tel-Aviv suggère une corrélation entre la fréquence des vocalisations émises par une chauve-souris et celles émises par son groupe d’appartenance. D’autres médias ont suggéré que l’influence de l’environnement supplantait celle de la mère, ce qui donnait naissance à des « dialectes ». Or, cloîtrer la problématique dans la dichotomie « Moms vs Mobs » — l’expression choisie par le National Geographic — est réducteur. L’auteur principal de la recherche, Yossi Yovel, admet qu’ils ne « savent pas comment ces composantes interagissent. »

L’étude a porté sur une espèce particulière de chauves-souris à fruits d’Égypte (Rousettus aegyptiacus). Les conclusions ne peuvent être « généralisées aux autres espèces », puisque ce sont « des animaux différents », soutient M. Yovel.

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Des articles plus nuancés, dont celui de la revue Nature, restent plus fidèles à ce que la recherche apporte d’inédit. L’apprentissage vocal avait été démontré chez plusieurs animaux, comme les oiseaux chanteurs, mais la possibilité d’avoir un modèle chez les mammifères, dont le cerveau est plus près de celui de l’humain, est une avancée selon le co-auteur Yosef Prat. La chauve-souris est également plus facile à étudier que les dauphins et baleines, aussi capables d’apprentissage vocal.

 

Alexis Gohier-Drolet

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