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Le gouvernement Trump a donc réouvert la semaine dernière à l’exploitation pétrolière et gazière la majeure partie des eaux de l’Atlantique, du Pacifique et de l’Arctique qui sont riveraines des États-Unis. Mais que ces régions soient soudainement ouvertes à l’exploitation ne veut pas dire qu’il y aura exploitation.

C’est « la plus grande expansion de permis d’exploitation pétrolière et gazière maritime jamais proposée par le gouvernement fédéral », ont rapidement résumé les médias. Et des environnementalistes promettent déjà de s’y opposer, par la voie des tribunaux. Même des gouverneurs républicains, en particulier sur la côte Est, ont réagi négativement à l’arrivée éventuelle de nouvelles plateformes de forage dans leur arrière-cour. Or, de telles oppositions, politiques ou judiciaires, pourraient signifier des retards, voire des blocages, pour ceux qui auront acheté des permis d’exploitation entre 2019 et 2024.

Et encore faut-il qu’ils veuillent vraiment utiliser les permis qu’ils auront achetés : le prix très bas auquel se maintient le baril de pétrole rend pour l’instant tout nouveau forage en mer trop coûteux pour être rentable. C’est encore plus vrai là où il faudrait construire à partir de zéro des infrastructures, des ports jusqu’aux plateformes en passant par de nouvelles routes, dans le cas de l’Arctique. Et c’est encore plus vrai si on parle de régions, dans l’Atlantique, où il faudra d’abord dépenser quelques milliards rien qu’en exploration — puisqu’on ignore pour l’instant où il faudrait exactement forer.

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Au 20e siècle, rien de tout cela ne rebutait les multinationales du pétrole, qui s’étaient habituées à des investissements à long terme : il pouvait s’écouler plus de 10 ans entre le début des travaux et les premiers profits. Mais au 21e siècle, alors que de plus en plus de gouvernements tentent de réduire leur dépendance au pétrole, il est plus difficile pour ces compagnies de prévoir à quoi ressembleront les marchés et les politiques environnementales dans 10 ans…

Ajout 10 janvier: les eaux entourant la Floride sont retirées des zones réouvertes à l'exploitation pétrolière, a annoncé mardi le Secrétaire de l'Intérieur Ryan ZInke, invoquant le caractère «unique» des côtes de la Floride. En réaction, le procureur général de la Californie a aussitôt invoqué que les côtes de son État sont tout aussi uniques et des élus du Pacifique et de l'Atlantique ont à leur tour réclamé une exemption. La décision relative à la Floride est politique, afin d'aider les élus républicains locaux en vue des prochaines élections, accusent les démocrates.

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